Selon nos confrères d’Owni.fr, le rapport de la Cour des comptes révèle des lacunes dans la comptabilité d'Ennahdha relatives aux dépenses des élections du 23 octobre 2011.
Le parti islamiste tunisien, qui était sorti vainqueur de ces élections en obtenant 89 sièges sur 217 à l’Assemblée nationale constituante (Anc), conduit la coalition tripartite au pouvoir actuellement en Tunisie.
Selon le rapport de la Cour des comptes, cité par Owni.fr, le parti Ennahdha affirme n’avoir dépensé que 400.000 dinars tunisiens pour le scrutin d’octobre, dont 171.000 provenant de financement public.
Les magistrats de la Cour des comptes ont du mal à admettre ces chiffres, eu égard au coût moyen du fonctionnement d’une liste électorale.
Les autres chiffres fournis à la Cour par le parti islamiste sont incomplets : des manifestations publiques qui ont été tenues ne figurent pas dans la comptabilité, certaines listes ne présentent aucun frais de transport. Par ailleurs, 69.000 dinars dépensés pour ces élections sont justifiés par des factures non conformes.
De même, 8 listes d’Ennahdha ne présentent aucune dépense de transports, et 17 autres listes ne font figurer aucune dépense au titre de la communication électorale – «laissant donc supposer que ces frais étaient supportés par d’autres structures», souligne Owni.fr.
La Cour des comptes note également que «les opérations au débit du compte bancaire d’Ennahdha ne comprenaient pas toutes les dépenses réalisées par le parti durant cette campagne.»
De là à estimer qu’Ennahdha essaie de minimiser ses dépenses dans le but de cacher la vérité sur ses financements, que l’on sait importants, ne fut-ce qu’en comptabilisant les frais de loyer et de gestion de ses centaines de bureaux dans toute la république, il y a un pas que l’on est désormais autorisé de franchir.
L'opacité de la comptabilité d’Ennahdha, dont la Cour des comptes n’a révélé qu’un pan, relatif aux dépenses du scrutin d’octobre 2011, a de quoi alimenter les soupçons de fonds provenant d’intérêts étrangers.
I. B.
D’après ‘‘Owni.fr’’.