Lors des événements d’hier, c’est Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, qui a occupé la scène médiatique, en l’absence fort remarquée du chef du gouvernement.
Hamadi Jebali, on le sait, a pris deux jours de congé. Officiellement pour se reposer. Ce qui est compréhensif. L’homme, qui a eu récemment un malaise vagal, a subi récemment plusieurs examens médicaux à l’hôpital militaire de Tunis. L’homme, très sollicité, montre aussi, ces derniers temps, des signes de fatigue et même de lassitude. Deux jours de congé ne suffiront sans doute pas à le reposer. Mais quoi qu’il en soit, son absence, hier, alors que le pays vivait des événements assez inédits, ne pouvait passer inaperçue.
On le disait hospitalisé dans une clinique de Tunis. Mais voilà que Rached Ghannouchi, au détour d’une réponse, au cours de son interview hier soir à Express FM, nous apprend que M. Jebali était à l’étranger et qu’il revenait vendredi soir.
«J’ai essayé de le contacter, mais il était à l’étranger. Il revient aujourd’hui», a répondu le président d’Ennahdha, qui a dû monter au créneau lui-même et mouiller la chemise pour commenter l’attaque de l’ambassade américaine par des éléments extrémistes religieux. C’est la première fois qu’un événement de cette gravité a lieu dans le pays, sans que le chef du gouvernement intervienne dans les médias.
M. Jebali était donc à l’étranger sans que les Tunisiens n’en soient informés?
On avait vécu cela sous Ben Ali, mais on pensait que de pareilles cachoteries faisaient déjà partie du passé.
Si M. Jebali était hier à l’étranger – et on n’a aucune raison de ne pas croire M. Ghannouchi –, où était-il exactement et qu’était-il allé faire?
Voyage privé pour soin ? Possible. Mais, dans tous les cas, les Tunisiens sont en droit de savoir.
Imed B.