C’est ce que le président d’Ennahdha avait affirmé dans l’émission ‘‘Essaraha Raha’’, sur Hannibal TV, au lendemain de la constitution du gouvernement Hamadi Jebali.
Voilà ce que Rached Ghannouchi a déclaré en substance, en réponse aux questions très précises de Samir El Ouafi sur le mandat du gouvernement Jabali: «C’est une mise à l’épreuve. Elle durera une seule année. Pas quatre ou cinq. Si le gouvernement réussit et tient ses promesses, le peuple lui renouvellera sa confiance. Mais s’il échoue et ne tient pas ses promesses, le peuple… (ne lui renouvellera pas, Ndlr). Nous avons signé un document en ce sens sous la houlette de Ben Achour (ex-président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, Hiror, Ndlr). Nous respecterons notre promesse. Je l’ai dit à Larbi Nasra, le patron de cette chaîne. Et nous l’avons dit à des millions de Tunisiens qui, du nord au sud du pays, qui sont témoins. Et puis nous sommes à l’ère de Facebook. Le gouvernement ne peut pas tourner le dos à ses engagements, car tout est enregistré par l’image et par le son.»
M. Ghannouchi ne croit pas si bien dire…
Au moment où des voix s’élèvent pour rappeler aux membres de l’Assemblée nationale constituante (Anc) et du gouvernement qui en est issu que leur mandat se limite à un an et que la date butoir du 23 octobre 2012 devrait signifier la fin de la légitimité électorale dont ils ne cessent de se réclamer tapageusement, il est utile de rafraîchir la mémoire de M. Ghannouchi et des siens et de leur appeler leurs déclarations d’il y a moins d’une année.
Le vote du 23 octobre 2012 – qui, soit dit en passant, n’a pas donné de majorité à Ennahdha – n’est pas un blanc-seing permanent et définitif. Et c’est Rached Ghannouchi lui-même qui le dit. A moins que ces chers Nahdhaouis, comme leur chef, aient pris goût aux fastes sonnants et trébuchants du pouvoir et qu’ils ne comptent plus remettre le pouvoir au peuple!
Imed Bahri