Les actes de violence en Tunisie sont des «épiphénomènes», a estimé, lundi, le ministre du Tourisme, jugeant, «un peu exagérée» la décision de Washington d’évacuer son personnel non essentiel du pays.
Evoquant l’attaque, vendredi, de l’ambassade américaine à Tunis par des groupes extrémistes religieux, attaque qui a fait d’énormes dégâts dans le bâtiment et plus de soixante véhicules incendiés et détruits, Elyes Fakhfakh a cependant admis qu’«il y a eu une réaction qui a été mal gérée, les forces de sécurité ont été débordées alors que c’était un événement qu’on aurait pu anticiper». Trois des quatre victimes ont été tuées par balles. «Nous respectons la décision» américaine, a-t-il ajouté, et «nous ferons tout pour redonner confiance».
Evoquant le fait que la Tunisie soit placée au même niveau que le Soudan – d’où Washington a également décidé de retirer son personnel – le ministre a déploré «des amalgames». «Nous ne partageons pas cette appréciation des faits», estimant que les actes de violence en Tunisie «restaient des épiphénomènes».
«Je comprends l’inquiétude» des Occidentaux face à la montée de la violence, mais la situation «est beaucoup plus complexe que ce qui peut être perçu de l’extérieur», a-t-il estimé. «La Tunisie est connue pour sa modération, son ouverture, sa tolérance (...) on ne peut pas mettre tous les islamistes dans le même bain, ceux qui sont violents sont une toute petite minorité», a-t-il assuré.
Sauf que - et cela M. Fakhfakh le perd de vue - cette minorité très active et très violente est en train de détruire totalement cette image de modération, d'ouverture et de tolérance qui a été construite par la Tunisie en un demi-siècle de relations apaisées avec le monde. Cet énorme gâchis, dont le tourisme payera très chèrement les conséquences, M. Fakhfakh s'entête à vouloir le minimiser.
Ah, le pouvoir...
I. B. (avec Afp)