Lors de l'audition, mercredi après-midi, l'Assemblée nationale constituante, des membres du gouvernement, sur les événements de vendredi dernier à l'ambassade américaine à Tunis, plusieurs députés ont exigé la démission du ministre de l'Intérieur.
L’intervention député de la Voie démocratique et sociale (Vds ou Al-Massar) Samir Ettaieb a beaucoup retenu l’attention. M. Ettaieb interrogeait Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur, avec des mots justes et fermes, à propos des violences à l’ambassade américaine.
Le député a notamment demandé des explications à propos des centaines de salafistes jihadistes arrêtés par la police à la suite d’actes violents et d’agressions sur la voie publique, libérés par les tribunaux et qui ont été aux premiers rangs des assaillants de l’ambassade américaine.
Il s’est également interrogé sur les raisons du limogeage, la veille des événements, de plusieurs hauts responsables au ministère de l’Intérieur.
Selon M. Ettaieb, les unités de sécurité qui ont accompagné les salafistes du centre-ville de Tunis jusqu’aux Berges du Lac, où se trouve le siège de l’ambassade américaine, savaient que ces derniers portaient des armes blanches. Pourquoi ont-il laissé faire? Pourquoi n’ont-ils pas procédé à l’arrestation du chef de Ansar Al-Chariâ, Abou Iyadh, qui est pourtant recherché?
La démission de certains ministres, notamment celui de l’Intérieur, s’impose, a estimé M. Bettaieb. Car, selon lui, les départements de souveraineté, comme ceux de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères, aujourd’hui conduits par des dirigeants d’Ennahdha (Ali Lârayedh, Noureddine Bhiri et Rafik Abdessalem), devraient être confiés à des personnalités compétentes et indépendantes des partis.
Issam Chebbi, député du Parti républicain, a abondé dans le même sens.
I. B.
