«Ces individus (salafistes djihadistes, Ndlr) sont une menace non seulement pour Ennahdha, mais aussi pour les libertés et la sécurité dans le pays», a déclaré Rached Ghannouchi.«Ces individus (salafistes djihadistes, Ndlr) sont une menace non seulement pour Ennahdha, mais aussi pour les libertés et la sécurité dans le pays», a déclaré Rached Ghannouchi.

Après avoir affirmé, il y a quelques mois, que les salafistes sont «nos enfants», qu’«ils n’ont pas débarqué de la planète Mars » et qu’«ils promettent une nouvelle culture enrichissante pour le pays», Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha au pouvoir, est donc revenu sur ses propos.

Ce n’est pas nouveau chez ce maître de la duplicité et du double langage.

Ce changement intervient à la suite des attaques, vendredi 14 septembre, de  l’ambassade des Etats-Unis et de l’Ecole américaine de Tunis, qui ont fait 5 morts, des dizaines de blessés et 94 arrestations.

«Les salafistes extrémistes représentent un danger pour la Tunisie et nous allons y faire face avec fermeté. Car ces personnes sont une menace non seulement au parti Ennahdha mais pour les libertés et à la sécurité dans le pays», a déclaré M. Ghannouchi à l’Afp.

Le chef du parti islamiste a ainsi fait un virage à 180°. Il était temps et on peut s’en féliciter, sauf que le pays aurait pu, avec moins de laxisme et de calcul électoral de la part d’Ennahdha, éviter l’attaque de l’ambassade américaine par des salafistes djihadistes qui, pendant plusieurs mois, n’ont cessé de provoquer des violences dans le pays. Nous pensons ici à celles qu’ils ont perpétrées à El-Abdellia, Jendouba, Ghardimaou, Bizerte, Sidi Bouzid, et la liste est bien longue, avec des dégâts matériels et des blessures physiques et morales.

Non, monsieur Ghannouchi, il est trop tard pour «serrer la vis». Le pire est déjà arrivé, alors que vous vous occupiez, vous et vos alliés salafistes, à «serrer la vis» aux femmes, aux artistes, aux journalistes, aux intellectuels et aux opposants. Vous n’avez plus aucune crédibilité!

Z. A.