Quand elles veulent être efficaces, les autorités sécuritaires tunisiennes sont incomparables. Aujourd’hui, le seul barbu vu devant l’ambassade de France est un indéboulonnable: Ibn Khaldoun.
Ali Lârayedh et ses hommes n’ont pas lésiné, aujourd’hui, sur les moyens pour empêcher les manifestants d’atteindre l’avenue de France au centre-ville de Tunis où se trouve l’ambassade de France.
Dispositif policier et militaire impressionnant, tous les accès du centre-ville interdits aux éventuels manifestants, les mouvements de foules à la lisière de la ville surveillés par des hélicoptères sillonnant le ciel depuis la matinée… Résultat: les quelques rassemblements de barbus du côté des quartiers de Bab El-Khadhra, de la Rue de Londres ou de Lafayette ont pu être dispersés.
Seul barbu à avoir tenu tête aux ninjas du ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh, dont les arrières étaient cette fois très bien gardés, c’est Ibn Khaldoun, l’historien et père de la sociologie qui, du haut de sa statue posée entre le bâtiment de l’ambassade de France et celui de la Cathédrale de Tunis, narguait ces pauvres Tunisois jouant à se faire peur dans un triste harakiri post révolutionnaire.
Plus sérieusement : pourquoi ce dispositif sécuritaire infaillible n’a-t-il pas été mis en place vendredi dernier, autour de l’ambassade des Etats-Unis, pourtant située dans un endroit plus facile à sécuriser? Mystère et boule de gomme!
R. K.