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Le ministre de l’Industrie Mohamed Lamine Chakhari a octroyé une autorisation pour un projet de montage d’une cimenterie au cousin germain du ministre de l’Investissement extérieur et de la Coopération internationale Riadh Bettaieb.

La cimenterie est située dans la région de Tataouine où le gouverneur de la région a été chassé, hier, par une population en colère et il a dû être escorté par l’armée pour pouvoir quitter son bureau. Les protestataires, qui s’impatientent de voir le gouvernement s’occuper de leurs problèmes de survie, reprochaient, justement à ce gouvernement sa corruption illustrée par cette affaire de cimenterie.

Quant on sait que M. Bettaieb, par ailleurs beau-frère du ministre des Domaines de l’Etat Slim Ben Hmidene, est associé dans quelques unes des neuf sociétés que possède en France Mohamed Ben Salem, ministre de l’Agriculture, il y a de quoi se poser des questions. Et d’abord celle-ci: ce gouvernement est-il venu pour aider à sauver le pays d’une faillite annoncée ou pour partager entre ses membres les miettes laissées par l’ancien pouvoir mafieux des Ben Ali-Trabelsi-El-Materi?

Pour ne rien arranger, M. Chakhari, qui ne brille pas par ses compétences en matière d’attraction d’investissements étrangers, s’est révélé aussi un très mauvais démagogue.

Essayant de rattraper le coup, il a affirmé, assez maladroitement du reste, sur Shems FM que «tout citoyen, et tout investisseur qui demande une autorisation pour monter un projet, se voit donner un accord de principe ou une autorisation préalable, afin de lui permettre d’effectuer des études préalables du projet sous réserve que le projet réponde aux normes et conditions requises». Le cousin du ministre Bettaieb n’est sans doute pas le seul à avoir formulé une demande et à avoir obtenu une autorisation préalable, comme l’explique M. Chakhari. Sauf que ce sieur Lassaâd se trouve être le cousin d’un ministre, ce qui change tout.

Les autorisations (préalables ou définitives) données en sous-main et sans passer par des appels d’offres et des commissions de marchés, fussent-ils formelles, même Ben Ali, en son temps, n’avait pas osé faire cela. Il aura donc fallu attendre un gouvernement d’islamistes, «ikhafou rabbi» (qui craignent Dieu) pour en arriver là.

Vers quels fonds Ghannouchi et ses «frérots» vont-ils encore plonger ce pays et ce peuple?

I. B.

 

Vidéo de Sofiène Ben Farhat évoquant cette affaire sur Shems FM.