C’est l’hebdomadaire ‘‘Akher Khabar’’ qui a fait part mardi d’une possible démission du ministre de la Défense Abdelkerim Zbidi. Une «rumeur» qui suscite beaucoup d’interrogations.C’est l’hebdomadaire ‘‘Akher Khabar’’ qui a fait part mardi d’une possible démission du ministre de la Défense Abdelkerim Zbidi. Une «rumeur» qui suscite beaucoup d’interrogations.

Seul ministre à avoir siégé dans les trois gouvernements post-révolution (de Mohamed Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi et Hamadi Jebali), cette personnalité indépendante, médecin militaire de son état, s’est illustré, jusque là, par sa grande discrétion, respectant la tradition de la Grande Muette. Il donnait aussi l’impression de faire un bon tandem avec le chef d’état-major interarmes, le général Rachid Ammar. Les deux hommes sont souvent ensemble et parlent (il est vrai très rarement) d’une même voix.

Si l’information de sa possible démission reste une rumeur tant qu’elle n’a pas été confirmée par lui ou par le porte-parole du gouvernement, elle n’en suscite pas moins des interrogations. S’agit-il d’un ballon d’essai pour sonder la réaction de la classe politique et de l’opinion publique dans son ensemble? Ou d’un message codé envoyé au  gouvernement, expression d’un ras-le-bol ou d’un mécontentement lié à la gestion de quelque affaire intérieure de l’armée nationale dont M. Zbidi a la charge?

Ce dernier, qui doit rendre compte à deux «patrons» à la fois, le président de la république Moncef Marzouki et le chef du gouvernement Hamadi Jebali, souvent en désaccord sur tout, est-il arrivé à un point où la situation est devenue ingérable qu’il en a conçu quelque lassitude?

La nomination, samedi dernier, par le président de la république, d’un conseiller militaire, en la personne d’un colonel-major sorti récemment à la retraite, a-t-elle été ressentie ou interprétée par M. Zbidi comme une marque de défiance (ou, tout au moins, un manque de confiance) de la part du Palais de Carthage à son égard?

Toutes ces questions, qui restent pour l’instant du domaine des supputations, prendront peut-être leur sens lorsque M. Zbidi sortira enfin de son mutisme habituel pour démentir lui-même son projet de démission ou confirmer les informations concernant ses états d’âme actuels. Le démenti, laconique et convenu, du chargé de communication du gouvernement ne suffit pas pour dissiper l’épais mystère entourant ce sujet.

I. B.