Le chercheur français, souvent accusé par ses pairs d’être un défenseur imprudent des mouvements islamistes arabes, notamment le tunisien Ennahdha, semble commencer à nuancer son approche.
Invité, lundi, par ExpressFM, à analyser l’actualité politique en Tunisie, le sociologue et politologue, spécialiste de la Tunisie, a déclaré: «Aujourd’hui, alors que la Tunisie traverse une situation économique et sociale particulièrement dure, on parle beaucoup de religion et notamment de la fameuse question salafiste; devenue le centre des débats publics».
Selon ce chercheur à l’Institut français du Proche-Orient, la gestion du problème des mouvements salafistes par le gouvernement Hamadi Jebali est «opportuniste et populiste». «Le mouvement Ennahdha, à vouloir trop protéger les salafistes, risque de perdre son âme dans ce combat politique» a-t-il ajouté.
Tout en rappelant que «le mouvement Ennahdha a collaboré à la lutte contre le djihadisme en travaillant avec certains services de sécurité», notamment «à Londres et à Paris», Vincent Geisser a ajouté: «On voit bien la difficulté d’un certain nombre de leaders du mouvement Ennahdha de faire la part des choses entre leur position spirituelle et celle politique. Ceci dit, le mélange des deux produit une incohérence totale».
Le chercheur français a aussi indiqué: «On ne peut pas dire qu’on va lutter contre la présidence à vie et être soi-même depuis 30 ans à la tête du même mouvement», dans une allusion limpide à Rached Ghannouchi, qui vient d’être réélu président d’Ennahdha.
I. B.
Source: Express FM.