Depuis le viol de la jeune fille de Laâouina par des policiers, la société civile s’emporte contre le chargé de la communication au ministère de l’Intérieur, accusé d’avoir souillé la réputation de la victime.
Celle-ci, accusée d’atteinte à la pudeur sur la voie publique, est décrite par ses voisins comme «pudique, très bien élevée, de bonne famille et qui va prochainement se marier avec le jeune ingénieur qui était dans la voiture avec elle».
Les déclarations de M. Tarrouche, lors d’un point de presse la semaine dernière à la Kasbah, après la révélation de l’affaire par l’avocate Radhia Nasraoui, ont énervé beaucoup de Tunisiens et de Tunisiennes.
En faisant accréditer la thèse selon laquelle la jeune a été trouvée dans une posture équivoque, M. Tarrouche a-t-il cherché des circonstances atténuantes aux policiers qui l’ont violée? «La fille et son ami portaient atteinte à la pudeur», a-t-il déclaré, en s’empressant de préciser que cela ne saurait justifier l’acte de viol.
Mais, trop ard, le coup était parti et les mots de M. Tarrouche, venant d’un responsable de la sécurité, ont beaucoup choqué. Sauf les islamistes qui, dans leurs pages Facebook, n’ont cessé d’insulter la jeune fille, qu’ils ont qualifiée de prostituée pour être sortie le soir avec un homme, fut-il son fiancé. Certains ont profité de l’occasion pour louer les vertus… de la polygamie. Ce serait, selon eux, le meilleur moyen pour satisfaire les instincts sexuels de l’homme et le protéger contre les tentations.
Comme quoi, on n’arrête pas… la régression.
Z. A.