Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, dans son point-presse du mardi 2 octobre, est revenu sur le sujet de la Tunisienne violée par des policiers.
Abordant le sujet de la jeune tunisienne violée et de l’attitude de la France, il dit que la France «espère» que les charges pesant sur la victime des viols seront abandonnées. Mais il tempère son propos en évoquant les engagements du partenariat de Deauville. Il dit ainsi qu’il faut se garder de faire la leçon, qu’il convient de ne pas juger trop vite sans tenir compte des longs processus de démocratisation, que «l’essentiel est que ces pays dits des ‘‘printemps arabes’’ aient cet objectif de respect des droits de l’Homme et de la démocratie».
Extrait du point presse du 2 octobre relatif à la Tunisie :
Question: En Tunisie se tient le procès d’une femme qui a été violée. En fait la victime se retrouve sur le banc des accusées. Est-ce que vous êtes au courant de ce procès?
Oui, nous sommes au courant de ce procès. Oui, nous suivons cela avec la plus grande attention et la plus grande vigilance. Oui, nous exprimons notre préoccupation à la suite de la convocation par les tribunaux tunisiens de cette jeune femme. Nous espérons que les charges qui ont été retenues contre elle seront abandonnées. Je précise que notre ambassade sur place a assisté à l’audience ce matin.
Question: Je me rappelle que lorsqu’il y a eu ce que l’on appelle le partenariat de Deauville pour le soutien des pays du printemps arabes dans le cadre du G8, on a conditionné l’octroi de l’aide à certains critères dont le respect des droits de l’Homme, de la femme, etc. Est-ce que vous considérez aujourd’hui, suite aux différents événements qu’a connus la Tunisie, que le gouvernement de ce pays respecte ces critères que vous avez énoncés à l’occasion de Deauville?
R - M. Laurent Fabius l’a bien dit en plusieurs occasions, on ne devient pas un pays démocratique exemplaire du jour au lendemain. C’est un processus qui est long, complexe, difficile. Souvent on cite l’exemple révolutionnaire français et ses cahots au cours de l’histoire et les siècles que cela a pris : un Empire, une Restauration, et puis à nouveau une révolution, à nouveau un Empire, à nouveau une Restauration, etc. Je crois qu’il faut se garder de jugement à l’emporte-pièce. Il faut se garder de faire la leçon. Il faut avoir en tête une perspective. Ce qui est pour nous essentiel est que ces pays dits des «printemps arabes» aient cet objectif de respect des droits de l’Homme et de la démocratie.
C’est cela l’objectif : voir s’affirmer dans ces pays, certainement pas du jour au lendemain, le respect de ces droits fondamentaux. Cela ne nous empêche pas, à chaque fois qu’un problème surgit, notamment celui de cette jeune femme que l’on évoquait à l’instant, de dire notre préoccupation ou de rappeler à ces pays quels sont les objectifs à respecter et le chemin qui doit être emprunté pour les atteindre.
Source: Site du ministère français des Affaires étrangères.