Hamadi Jebali a-t-il rencontré l’ex-président français Nicolas Sarkozy lors d’une récente visite éclair à Paris? Si c’est le cas, qu’ont-ils pu se raconter?
Selon nos confrères ‘‘Bakchich Info’’, le chef du gouvernement a effectué en France, fin juin, une visite de vingt-quatre heures, pour rencontrer son homologue français, Jean-Marc Ayrault. M. Jebali aurait profité de son bref séjour pour «accorder un discret entretien à Nicolas Sarkozy dans un appartement du 17e arrondissement», note Bakchich. Qui fait remarquer qu’«aucun des deux, ni Jebali, ni Sarkozy, ne s’est vanté ce cette rencontre au sommet.»
S’ils s’étaient rencontrés (information qui n’est pas encore démentie), qu’auraient pu se raconter ces deux hommes, dont les chemins étaient, dès le départ, séparés, M. Sarkozy préférant les dictateurs laïcs aux islamistes élus au suffrage universel?
Bakchich évoque «projets de Bolloré (homme d’affaires ami de Sarkozy, Ndlr) en Tunisie, notamment les vues de l’homme d’affaires sur le port de Gabès». Il s’agirait plutôt du projet du port en eau profonde de la Skhira, près de Gabès, sur lequel le Qatar (un «ami commun» celui-là) aurait les gros yeux.
‘‘Bakchich Info’’ laisse aussi entendre que l’ancien chef d’Etat français aurait remercié M. Jebali de l’expulsion vers Tripoli, quelques jours auparavant, de l’ancien Premier ministre de Khadafi, Baghdadi Mahmoudi. «En effet, ce dernier sait tout sur les relations franco-libyennes pendant le quinquennat de Sarkozy. Au point que le juge Renaud Van Ruymbeke souhaite aujourd’hui l’interroger», notent nos confrères français. Qui laissent entendre, au passage, que M. Jebali a rendu un sacré service à M. Sarkozy en livrant à la Libye celui qui doit en savoir un chouia sur les financements libyens de la campagne de M. Sarkozy à la présidentielle française de 2006.
«L’extradition vers Tripoli de l’ex-bras droit de Khadafi empêche le juge d’agir et permet à Sarkozy de dormir… tranquille. Jusqu’à quand?», ajoute ‘‘Bakchich Info’’.
I. B.
