TROIKA777

Un projet de loi proposé par le Congrès pour la République (CpR) vise à exclure de la vie politique pendant cinq ans quelque 60.000 ex-membres du Rcd, ex-parti au pouvoir dissous. Dont M. Caïd Essebsi…

Ce projet de loi, déjà approuvé par la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures de l’Assemblée nationale constituante (Anc), a de fortes chances de passer comme une lettre à la poste, les députés de la «troïka», la coalition tripartite au pouvoir (Ennahdha, CpR, Ettakato) étant majoritaires dans cette assemblée.

Ce projet de loi vise à écarter de la vie politique de nombreuses figures politiques marquantes tels que l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, fondateur de Nida Tounes (Appel de la Tunisie), qui constitue aujourd’hui une alternative sérieuse à Ennahdha et à ses alliés, l’ex-ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane, président du parti Al Moubadara (Initiative), l’ex-ministre de l’Intérieur Mohamed Jegham, président du parti El Watan (Patrie), l’ancien ambassadeur de Tunisie en Espagne et en Chine Dr Sahbi Basly, président du parti El Mustaqbal (Avenir) et autres Fawzi Elloumi, membre dirigeant de Nida Tounes, entre autres personnalités.

Cette méthode d’exclusion «légale» des adversaires politiques a longtemps été utilisée par Ben Ali pour écarter de la course les Moncef Marzouki (CpR), Mustapha Ben Jaâfar (Ettakatol) et autres Néjib Chebbi (Parti républicain). Que l’actuel pouvoir, issu des premières élections libres et démocratiques post-révolution, recourent à cette même méthode est pour le moins inquiétant. Et ne rassurer pas quant à l’avenir de la transition démocratique…

I. B.