Le meeting de Nida Tounes et ses alliés, qui devrait se tenir le 13 octobre au Palais des Congrès de Tunis, risque de ne pas avoir lieu après les menaces sérieuses émanant de partisans d’Ennahdha.
Cette éventualité est encore en discussion dans les bureaux de Nida Tounes (Appel de la Tunisie) et rien n’a encore été décidé officiellement, de la part des membres du parti de Beji Caïd Essebssi, ni de ceux de leurs alliés du Parti républicain ou de la Voie démocratique.
Cette possible annulation serait une réponse aux appels lancés par les partisans d’Ennahdha pour «transformer cette journée en une boucherie» (sic!).
Interrogé par Kapitalis, Mohsen Marzouk (membre du bureau exécutif de Nida Tounes), actuellement en voyage dans un pays du Golfe pour la structuration du parti à l’étranger, a dit qu’«il ne faut jamais céder et tomber dans le piège du parti au pouvoir qui cherche à intimider ses adversaires par la violence.»
Du côté des Berges du Lac, où se trouve le siège du parti de Caïd Essebsi, on continue de peser le pour et le contre d’une éventuelle décision d’annulation du meeting prévu pour le 13 octobre.
Depuis quelques jours, des partisans d’Ennahdha (notamment dans les régions) menacent, sur leurs pages officielle Facebook, de «mettre feu et en sang la journée du dimanche 13 octobre et de n’épargner ni enfants, ni femmes ni vieux ni vieilles se trouvant à l’intérieur ou autour de l’espace devant accueillir les partisans de Béji Caïd Essebsi». Ambiance…
Les mots sons crus et les menaces directes, ce qui n’augure rien de bon pour la suite de la transition démocratique: le parti islamiste Ennahdha, qui a pris le pouvoir, cherche-t-il aujourd’hui à le garder par tous les moyens, en agitant ouvertement la menace de la violence?
Si les menaces contre Nida Tounes émanent d’éléments appartenant à la base d’Ennahdha, il appartient à ce parti de raisonner ses partisans, et non de les lâcher comme des fauves assoiffés de sang, comme il l’a fait le 14 septembre dernier, lors de l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis.
I. B.