Le chef du mouvement islamiste tunisien explique les difficultés que rencontre son projet d'Etat islamiste en Tunisie et invoque l'expérience algérienne des années 1990 pour demander à ses troupes de patienter... Vidéo.
Dans une vidéo, datant d'avril 2012, qui circule sur les réseaux sociaux, Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste au pouvoir, s’adresse à un groupe qu’il appelle «Al-chabab al-salafi » (la Jeunesse salafiste) pour leur expliquer qu’Ennahdha ne tient pas encore la totalité du pouvoir.
«Les médias sont entre leurs mains. L’économie est entre leurs mains. L’administration est entre leurs mains. Nous occupons la sphère supérieure, mais ils tiennent toujours les rouages. Le Rcd est en train de revenir. L’armée aussi est entre leurs mains. L’armée n’est pas encore sûre. La police aussi n’est pas encore sûre. Toute la chaîne de commandement est encore entre les mains des ‘‘ilmaniyins’’ (laïcs)», affirme-t-il.
Tout en tenant à rassurer ses auditeurs que la situation est néanmoins meilleure qu’ils ne pouvaient l’espérer («Vous pouvez créer des télévisions. Vous pouvez créer des radios. Vous pouvez construire des mosquées. Vous pouvez organiser des campements»), Rached Ghannouchi lance cet avertissement lourd de menaces: «Le nombre ne doit pas vous leurrer. Vous pouvez faire sortir 2.000 ou 10.000 personnes, mais vous vous trompez si vous pensez que cela est irréversible et qu’on ne peut pas revenir en arrière. En Algérie, en 1990, on avait pensé la même chose. On avait cru que le mouvement était irréversible. La suite on la connaît: les laïcs ont repris tout en main».
Z. A.