Le président de la république a présenté, une nouvelle fois, ses excuses aux dirigeants salafistes qu’il a reçus jeudi au Palais de Carthage, pour ses déclarations qui ont porté atteinte à leur mouvement.
C’est, en tout cas, ce qu’ont annoncé les responsables salafistes, lors d’une conférence de presse à la Mosquée du Campus Universitaires d’El Manar, à l’issue de la rencontre. Ils font allusion aux déclarations faites par M. Marzouki, au cours de sa récente tournée aux Etats-Unis et en Amérique latine, minimisant l’importance du mouvement salafiste et critiquant sa propension à la violence.
Les propos «impulsifs» de M. Marzouki
C’est la seconde fois que M. Marzouki présente des excuses plates aux salafistes: la première fois, c’était il y a quelques mois, pour avoir qualifié ces derniers, dans un entretien télévisé, de «microbes», un mot pour le moins inattendu dans la bouche d’un… chef d’Etat, même sans grandes prérogatives.
Le leader salafiste Khemaïes Mejri a déclaré à l’agence Tap que l’entretien des leaders salafistes avec le président de la république provisoire a permis de souligner «le rôle de l’Etat dans la protection de la religion contre toute attaque qui la prend pour cible, et dans la préservation des mosquées.»
Il a ajouté avoir transmis au président de la république la position des salafistes vis-à-vis de ses discours qu’il a qualifiés d’«impulsifs», notamment ses propos les concernant, dont il se serait excusé.
M. Mejri a dénoncé «une campagne médiatique sauvage contre les salafistes», exprimant son étonnement face à la l’activation de la loi anti-terrorisme. «La torture, l’écoute et les agressions perdurent encore», a-t-il dit.
Le droit au port du niqab à l’université
Il a aussi mis l’accent sur le droit des femmes à porter le niqab (voile intégral), et le droit des étudiants à accomplir la prière dans l’enceinte de l’université. Tout en reconnaissant ces droits M. Marzouki a cependant souligné la nécessité pour les étudiantes de dévoiler leur identité aux autorités universitaires.
«Les salafistes ne représentent pas un groupe religieux, mais sont des Tunisiens qui ont pris la responsabilité de développer la spiritualité et les valeurs des citoyens», a tenu à préciser, pour sa part, M.Mejri, formant le vœu de voir les promesses faite par le président se transformer en actes, s’agissant notamment de l’abrogation de la loi anti-terrorisme et de la consécration de l’égalité entre tous les Tunisiens sans distinction aucune.
I. B. (avec Tap).