Rached Ghannouchi persiste et signe: «Nida Tounes c’est le Rcd recyclé, mais les salafistes sont une force de la révolution», confirmant ses affinités électives avec cette mouvance si peu modérée.
C’est ce qu’a notamment déclaré le chef du parti islamiste Ennahdha à propos de la vidéo partagée, il y a 3 jours, et qui fait polémique autour de sa crédibilité, de ses relations organisationnelles avec les salafistes et de son projet d’instaurer un Etat islamique en Tunisie.
«Le fait de diffuser maintenant cette vidéo vise à perturber le dialogue national proposé par l’Ugtt et c’est pour permettre aux sbires de Ben Ali de revenir au pouvoir et mettre leur grappin sur les institutions publiques et les intérêts de la révolution», a dit M. Ghannouchi. Et d’ajouter que «Nida Tounes (parti fondé récemment par l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, Ndlr) n’est pas une force politique mais un Rcd (ex-parti de Ben Ali, Ndlr) recyclé. Alors que les salafistes sont une force de la révolution, ils ont passé leur vie soit en prison soit en exil», rapporte ‘‘Arabesque tv’’.
M. Ghannouchi a expliqué, par la même occasion, et pour la énième fois, que les salafistes sont multiples et la majorité d’entre eux sont pacifiques, non intéressés par le pouvoir et ne constituant aucun danger. Au contraire des hommes de Nida Tounes, qui sont, selon lui, des Rcdistes et occupent l’administration et les médias. En quoi ils constituent un grand danger.
«En ce qui concerne les violents parmi les salafistes, nous restons ouverts pour le dialogue et s’ils fautent, il y a la loi qui doit trancher», se ressaisit, cependant, le chef islamiste.
M. Ghannouchi, à la fois chef politique, guide spirituel et gourou, est très critiqué pour ses affinités électives avec cette mouvance extrémiste et accusé de tenir un double discours: l’un, en interne, d’un parfait militant pour l’instauration d’une république islamique en Tunisie, et l’autre pour les médias et les partenaires occidentaux, d’un islamiste modéré œuvrant dans un cadre démocratique.
Z. A.