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Le Parti républicain (Al-Joumhouri), grand perdant des élections du 23 octobre 2011, profite des errements et ratages de la «troïka», la coalition tripartite au pouvoir, pour se refaire une santé.

Le retour de cette formation, antérieurement appelée Parti démocratique progressiste (Pdp), a été plus rapide que prévu. En témoigne la ferveur qu’il suscite de nouveau auprès de ses troupes, mais aussi des Tunisiens en général, qui prennent conscience des limites du gouvernement actuel et de son incapacité à régler les graves problèmes socio-économiques du pays.

Néjib Chebbi reprend la main

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Preuve de ce retour: le grand meeting tenu par Al-Joumhouri, samedi, au Palais des Congrès à Tunis, et qui a réuni quelque 4.000 militants, et à leur tête le leader Ahmed Néjib Chebbi, en présence de dirigeants des partis Al Massar et Nida Tounes, ainsi que des personnalités politiques indépendantes.

Revigoré et remis en selle après un périple de réunions dans les régions intérieures, M. Chebbi dernier a annoncé qu’une feuille de route consensuelle sera bientôt établie, en prévision des prochaines échéances politiques, et qu’une solution sera très prochainement identifiée pour trancher le litige sur la nouvelle constitution surtout qu’Ennahdha semble avoir reconsidéré sa position, abandonnant son option pour un système parlementaire et accepté le principe d’élection direct du président de la république.

M. Chebbi a rappelé les propos du président Marzouki concernant la volonté de la «troïka» d’élaborer un document commun entre les différents partis politiques, avant le 23 octobre, appelant les partis et la société civile à redoubler d’effort en cette phase en vue d’atteindre la stabilité politique escompté. Ce document devra être annoncé au terme du «dialogue national» réuni par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), du 16 au 18 octobre.

Maya Jeribi: «Empêcher le retour de la dictature»

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La secrétaire générale du Parti républicain, Maya Jeribi, a mis l’accent, de son côté, sur le rôle de l’opposition, en tant que «contre-pouvoir», dans la protection de la Tunisie contre la dictature qui, a-t-elle déclaré, «aurait pu ressurgir en silence en Tunisie, n’eut été l’opposition.»

Sur un autre plan, Mme Jribi a insisté sur la nécessité de désigner des personnalités indépendantes à la tête des ministères de souveraineté, notamment l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères (aujourd’hui assurés par des membres du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir) avant l’organisation des prochaines élections.

De son côté, le porte-parole de la Voie démocratique et sociale (Al Masar), Samir Ettaieb, a affirmé que la disposition de son parti à «parvenir à un consensus avec la troïka sur les principales questions politiques ne signifie nullement la participation au gouvernement.» Il a critiqué «l’attachement du mouvement Ennahdha et de son président Rached Ghannouchi à mettre la main sur les institutions de l’Etat et à conditionner le dialogue national par l’exclusion de certains partis politiques», en allusion au parti de Nida Tounes.

Pour sa part, Mohsen Marzouk, le représentant de ce parti, fondé il y a quelques mois par l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, a exhorté les participants à œuvrer au renforcement du rôle des forces démocratiques sur la scène politique.

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Etait également présent à ce meeting le constituant Mohamed Ibrahmi (SG du mouvement Echaâb), qui observe une grève de la faim depuis 13 jours pour protester contre la politique répressive utilisée par le gouvernement dans les régions intérieures en réponse aux revendications légitimes des populations.

I. B. (avec Tap).