Selon Sahbi Âtig, président du groupe Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante (Anc), le parti islamiste va boycotter le «dialogue national» initié par l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt).
Ce «dialogue national», censé permettre aux représentants de tous les partis politiques, de se mettre d’accord sur une feuille de route pour la prochaine étape, doit démarrer mardi sans… Ennahdha.
M. Âtig justifie le boycott de son parti par la participation à ce dialogue de Nida Tounes (Appel de Tunisie), parti fondé il y a quelques mois par l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qu’il accuse d’être «l’héritier du Rcd», ex-parti au pouvoir, et d’«œuvrer pour la réinstauration de la dictature en recourant à la falsification des élections et à la confiscation de la volonté populaire» (dixt Sahbi Âtig).
Il évoque aussi une autre raison : les récentes déclarations de Belgacen Ayari, secrétaire général adjoint de l’Ugtt chargé du secteur privé, qui a approuvé l’appel d’un groupe de constituants à la dissolution du parti Ennahdha, à la suite des propos ambigus tenus par son leader, Rached Ghannouchi, dans une vidéo fuitée, trahissant la volonté du parti islamiste de mettre la main sur les levers du pouvoir au sein de l’armée, de la police, de l’administration et des médias.
M. Âtig, qui intervenait dans l’émission Midi Show animée par Naoufel Ouertani, a reproché aux dirigeants de l’Ugtt de ne pas parler un même discours, affirmant que certains d’entre eux «diabolisent» le parti Ennahdha.
En réalité, Ennahdha et les autres partis de la «troïka» (Congrès pour la république et Ettakatol) boycottent le «dialogue national» initié par l’Ugtt pour ne pas donner la possibilité aux partis de l’opposition de prendre part à l’élaboration de la feuille de route pour la prochaine étape. C’est aussi une manière d’imposer la leur, annoncée samedi soir, qui serait à prendre ou à laisser.
Z. A.