Conséquence de l’échec du gouvernement Jebali: le parti islamiste dominant la coalition tripartite au gouvernement a de plus en plus de difficulté à mobiliser les foules.
La marche de protestation organisée, dimanche, au centre ville de Gafsa, par des partisans du Front populaire et des représentants de la société civile a réuni plusieurs milliers de manifestants, qui ont scandé des slogans contre le gouvernement, appelant à «mettre fin à la politique de marginalisation et à assurer le développement équitable, la liberté, l’emploi et la dignité outre la libération des personnes en détention sur fond de mouvements de protestation».
La contre-manifestation, organisée le même jour et dans la même ville, par des membres du mouvement Ennahdha, qui se sont rassemblés devant le gouvernorat pour soutenir le gouvernement et l’appeler à «protéger la révolution et exclure les membres du Rcd dissous», n’a rassemblé que… quelques centaines de personnes.
Lundi matin, quelques dizaines de manifestants d’Ennahdha ont fait une marche à travers Al-Madina Al-Jadida, quartier populaire au sud de Tunis, devant l’indifférence générale de la population, qui lançait des commentaires ironiques au passage des nahdhaouis.
En d’autres temps, les rangs des manifestants islamistes auraient été beaucoup plus fournis et le soutien populaire plus franc.
Est-ce à dire que la capacité de mobilisation d’Ennahdha s’est essoufflée, en raison des carences du gouvernement et de son incapacité à mettre en œuvre les promesses qu’il a faites à ses électeurs?
Wait and see…
Z. A.