La Tunisie ne poursuit pas suffisamment les agressions contre des laïques commises par des extrémistes islamistes, accuse ce lundi l’Ong Human Rights Watch.
On a recensé une douzaine d’agressions par des groupes salafistes contre des partisans d’un Etat laïque depuis dix mois.
Parmi les victimes figurent le journaliste Zied Krichen et le poète Sghaier Aouled Ahmed, roués de coups pour avoir publiquement critiqué l’islamisme radical.
Des salafistes ont été arrêtés après un certain nombre d’attaques, mais remis rapidement en liberté sans inculpation.
«Les agresseurs ont attaqué des gens, apparemment pour leurs idées, leur façon de s’habiller ou leurs activités», déclare Joe Stork, directeur adjoint de Hrw pour l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. «L’échec des autorités tunisiennes à enquêter sur ces attaques renforce l’impunité des extrémistes religieux et peut les encourager à être plus violents», ajoute-t-il.
Le camp laïque a été choqué la semaine dernière par des déclarations faites par le président du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir, lors d’une rencontre secrète, en avril dernier, avec des salafistes, estimant que le parti islamiste au pouvoir n’était pas la formation modérée qu’il prétend être.
Dans une vidéo mise en ligne sur internet, Rached Ghannouchi évoque avec ses interlocuteurs les secteurs de l’appareil d’Etat non encore tombés entre les mains des islamistes (armée, police, administration média) et explique aux salafistes la manière dont ils pourraient étendre leur influence dans le pays.
I. B. (avec agences)