Il y a un an, Rached Ghannouchi appréciait beaucoup Béji Caïd Essebsi. A l’époque, il n’était pas son rival, mais celui qui allait conduire des élections transparentes et méritait tous les éloges. Vidéo.
Dans une vidéo enregistrée il y a un an, le chef du parti islamiste Ennahdha avait des jugements moins négatifs sur l’ancien Premier ministre.
Selon M. Ghannouchi, «Béji Caïd Essebsi est un grand homme d’Etat qui possède de grandes qualités et qui a su diriger le pays dans une période difficile. Personnellement, je lui fais entière confiance pour avoir mené à bien des élections honnêtes et transparentes», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que Béji Caïd Essebsi «a inscrit son nom sur la liste des célébrités qu’il n’est pas facile de trouver tous les jours des hommes comme lui».
Mais que s’est-il passé en seulement un an entre les deux hommes? Rien, sauf que M. Caïd Essebsi a fondé Nida Tounes (Appel de Tunisie), une formation qui incarne aujourd’hui une alternative sérieuse à Ennahdha.
Alors M. Ghannouchi, notre girouette nationale, qui n’est pas à une contradiction près, s’est souvenu que M. Caïd Essebsi avait été dirigeant du Rcd, l’ex-parti au pouvoir, et il voit en lui un comploteur qui cherche à faire revenir les Rcdistes. Il omet bien sûr – car sa mémoire, on le sait, est très sélective – que M. Caïd Essebsi a quitté le Rcd dès… 1990, quand il a constaté les premiers signes de dérive autoritaire.
Z. A.