Dans son intervention à la cérémonie d’ouverture du «dialogue national», ce matin au Palais des Congrès à Tunis, Ahmed Mestiri a lancé un avertissement contre la menace de l’extrémisme religieux. Vidéo.
«Ce n’est pas la révolution et l’Etat qui sont en danger en Tunisie, c’est la société elle-même qui est menacée dans sa structure, ses comportements quotidiens, ses habits, etc.», a prévenu Ahmed Mestiri.
L’ancien ministre de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense sous Bourguiba et grand militant pour le respect des droits de l’homme et l’instauration de la démocratie en Tunisie, a enchaîné: «Le peuple tunisien est attaché à son identité arabo-musulmane. Et l’identité est une chose essentielle dans la vie des peuples. Nous devons savoir que les grands bouleversements qui ont eu lieu dans plusieurs régions du monde et notamment en Europe de l’Est, en Bosnie et ailleurs, ont leur origine l’attachement des peuples à leur identité.»
Dans une allusion limpide à la montée de l’extrémisme religieux en Tunisie, M. Mestiri a averti: «Nous devons rester conscients des dangers qui menacent notre pays», ajoutant qu’«en Tunisie, c’est l’islam du juste milieu qui a toujours régné, celui du cadi Sahnoun, d’Ibnou Aghlab… Pendant des siècles, la Tunisie exportait les conceptions de l’islam modéré de ses faqih (jurisconsultes, Ndlr)».
«La révolution a ouvert toutes les portes du pays : tout le monde peut désormais y entrer. Certaines parties ne sont pas venues pour espionner ce qui s’y passe mais aussi pour essayer d’orienter la révolution et la détourner de son cours», a conclu M. Mestiri, sous les applaudissements nourris des présents.
Z. A.