Tunisie. Houcine Abassi regrette l’absence d’Ennahdha et du CpR au «dialogue national»Le secrétaire général de la centrale syndicale a regretté l’absence des Nahdhaouis et Cpristes au Congrès de dialogue national qu’il a ouvert mardi matin, au palais des congrès à Tunis.

Il s’est cependant félicité de la participation des trois présidents : de la république, de l’Assemblée nationale constituante (Anc) et du gouvernement, qui ont tenu à assister à l’ouverture de ce congrès, organisé à l’initiative de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt).

Les urgences de la seconde phase transitoire

Environ 50 partis, 22 organisations et plusieurs personnalités nationales et élus de l’Anc ont pris également part à ce congrès, tenu sous le signe : «Congrès du dialogue national: un appui à l’unité nationale» et qui vise à parvenir à un consensus concernant les urgences de la seconde phase transitoire et les prochaines étapes politiques en Tunisie.

L’absence des partis Ennahdha et Congrès pour la République (CpR), principales formations politiques de la coalition tripartite au pouvoir, qui ont décidé de boycotter ce congrès, était très remarquée et diversement appréciée par les participants.

La présence d’Ettakatol (ou Forum démocratique pour le travail et les libertés, Fdtl), également membre de la coalition au pouvoir, n’a pas beaucoup atténué la déception inspirée par cette absence, car ce parti a des relations solides et historiques avec la centrale syndicale et sa participation allait de soi.

En guise de consolation : le président de la république provisoire Moncef Marzouki a finalement marqué de sa présence la séance d’ouverture du congrès, alors que le porte-parole officiel de la présidence de la république annonçait, lundi soir, qu’il se contenterait d’y adresser un message.

A travers cette participation de dernière minute, le président Marzouki a voulu traduire sa volonté d’«interagir positivement avec toutes les initiatives visant à rassembler les forces nationales autour d’un programme commun pour la période à venir», comme indiqué dans le communiqué publié ce matin par la présidence.

Le secrétaire général de l’Ugtt Houcine Abassi, a relevé, mardi, que l’initiative de la centrale syndicale, appelant à un dialogue national, «ne peut, en aucun cas, se substituer à l’autorité de l’Assemblée constitutionnelle, détenant un pouvoir décisionnel et seule source de légitimité durant la transition».

Intervenant à l’ouverture des travaux du Congrès, il a affirmé que cette initiative a été motivée par «la régression inquiétante du niveau d’entente entre les sensibilités politiques et les composantes de la société civile autour de la nature et des mécanismes de la phase de transition démocratique».

Garantir la pérennité du dialogue national

M. Abassi a, également, affirmé qu’«édifier une nouvelle culture de dialogue national commande de parvenir à des mécanismes qui soient garants de sa pérennité», relevant le «besoin de se mettre à table pour dialoguer tout en tenant compte de l’intérêt du pays afin de garantir à tous les Tunisiens un minimum de sécurité, de liberté et de dignité».

Tout en «regrettant» l’absence des partis Ennahdha et CpR aux assises du congrès, le secrétaire général de l’Ugtt a tenu à saluer le consensus auquel est parvenue la troïka, «qui est, sur le fond, en cohérence avec les principes défendus par les parties» prenant part au congrès, s’agissant du régime politique mixte, de l’agenda des prochaines échéances électorales, de la mise en place de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) sous la présidence, éventuelle, de Kamel Jendoubi, la mise en application du décret loi 116 portant création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haïca).

I. B. (avec Tap)