Dans un communiqué publié mercredi, la Délégation spéciale de la municipalité de Sidi Bou Saïd déplore l’organisation de meetings politiques dans… des endroits dédiés à la prière.
«Ce mercredi 17 octobre 2012, un meeting politique a été organisé par le parti du Congrès pour la République (CpR) et le Comité de protection de la révolution, sur le parvis de la mosquée El Ghofrane», note le communiqué. Qui ajoute: «Cette manifestation politique vient s’ajouter à celle organisée par le mouvement Ennahdha, le 22 septembre dernier et le Comité de protection de la révolution, le 6 octobre 2012. Ces manifestations se déroulant dans des endroits dédiés à la prière, sont illégaux et contraires à la loi interdisant les manifestations politiques dans les lieux de prière. Or, le parvis de la mosquée El Ghofrane sert de lieu de prière pour les prieurs du vendredi; il est aussi utilisé pour la prière quand il y a beaucoup de monde ou en été, lorsque l’endroit n’est pas ensoleillé.»
Le président de la Délégation spéciale de la municipalité de Sidi Bou Saïd, Mohamed Raouf Dakhlaoui, affirme avoir adressé une lettre au ministre de l’Intérieur, ainsi qu’à ceux du Culte, de la Justice et des droits de l’homme, pour s’élever contre ces pratiques. «La réponse des autorités policières fut l’autorisation accordée au CpR et au fameux comité d’organiser la manifestation d’aujourd’hui, à laquelle assistèrent deux personnalités du CpR, son secrétaire général, Mohamed Abbou, et le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Slim Ben Hamidene.»
Selon le communiqué, le meeting politique de mercredi a commencé vers 17h30 et s’est poursuivi jusqu’à 20h30, «dans un bruit infernal, en utilisant la sono de la mosquée et dans l’indignation générale de la population du village.»
La Délégation spéciale de Sidi Bou Saïd exprime «son indignation devant ces pratiques illégales et irrespectueuses des habitants» et ajoute qu’elle compte poursuivre leurs auteurs en justice.
I. B.