Tunisie. Couvre-feu à Gabès sur fond de révolte populaireAprès Thala, Kasserine, Sidi Bouzid, Sidi Bouzaiene et Tataouine, c’est la région de Gabès (sud-est) qui est entrée en rébellion contre le gouvernement.

Le gouverneur de Gabès a décrété un couvre-feu à partir de dimanche dans les délégations de Gabès-ville, Gabès-Sud, Gabès-Ouest et Ghannouch. Selon le ministère de l’Intérieur, le couvre feu est en vigueur de 21h00 à 4h00.

Cette mesure a été prise suite aux affrontements, qui ont eu lieu ces derniers jours entre la population et les forces de l’ordre. Les manifestants protestent contre les résultats d’un recrutement effectué par une entreprise publique dont ils mettent en doute l’impartialité et la transparence. Selon les manifestants, seuls les proches du parti islamiste Ennahdha au pouvoir et les membres du clan de Rached Ghannouchi, président de ce parti, ont été recrutés. Ils contestent le fait que toutes les personnes recrutées soient originaires de Gannouch, le village natal de Ghannouchi.

Par ailleurs, les habitants de Bouchemma, autre localité du gouvernorat de Gabès, observent une grève générale, aujourd’hui, pour les mêmes raisons. Ils estiment que les 15.000 habitants de la localité souffrent depuis des années des rejets de l’usine du Groupe chimique tunisien (Gct), alors qu’ils sont privés d’emplois et de programmes de développement.

Pour ne rien arranger, un groupe de détenus dans la prison civile de Gabès ont incendié, samedi après-midi, leur cellule, essayant de provoquer une mutinerie pour essayer de s’évader. Le feu a cependant été maîtrisé et «aucune perte humaine n’est à déplorer», indique l’agence Tap à Gabès.

I. B.