MANIFESTANTSQui a payé les centaines de jeunes qui se sont rassemblés, mardi, au Bardo, pour crier leur soutien au gouvernement provisoire et au parti islamiste Ennahdha au pouvoir? Vidéo.

Dans une vidéo partagée, depuis mardi, sur les réseaux sociaux, on voit une liste de noms – avec le numéro de téléphone et la somme encaissée pour la «mission» commandée du 23 octobre à Tunis – malencontreusement oubliée à côté du tableau de bord de l’un des bus ayant transporté ces jeunes soi-disant membres des Comités de la protection de la révolution.

Les bus étaient garés près du Musée de Bardo, à quelque 300 mètres de l’Assemblée nationale constituante (Anc).

Les participants à «l’excursion», qui ont donné de la voix, toute la journée du mardi, au Bardo, à la Kasbah et à Habib Bourguiba, pour exprimer leur soutien au gouvernement et leur haine de l’opposition (et le mot «haine» ici est faible) ont eu droit, chacun, à une petite enveloppe de 10 dinars à 40 dinars. En plus, bien sûr, de la bouteille d’eau minérale et du casse-croûte…

C’est, diriez-vous, comme au bon vieux temps du Rcd. D’ailleurs, qui a dit que le parti de Ben Ali est mort? Ses pratiques, en tout cas, sont reprises par le nouveau parti au pouvoir, qui semble avoir repris aussi une bonne partie des Rcdistes: des éléments serviles et qui sont prêts à servir, à la fois, le diable et le bon dieu.

Après le lynchage et le meurtre de Lotfi Naqdh (secrétaire général de l’Union des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes à Tataouine), perpétré par des membres du Comité de défense de la révolution de cette ville du sud, des défenseurs de droits de l’Homme et des représentants de la société civile ont appelé à la dissolution de ces comités qui roulent aujourd’hui ouvertement pour le parti Ennahdha. Ce que les nouveaux maîtres du pays refusent catégoriquement. Et l’on sait désormais pourquoi.

Z. A.