Il ne se passe pas une journée sans que Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement (excusez du peu !) ne passe dans un talk-show radiophonique ou télévisé.
L’homme, que l’on attend sur d’autres dossiers bien plus brûlants, adore les médias où il aime jouer les stars.
Figure avenante d’un gouvernement où l’on ne compte plus les incompétents et les médiocres à la mine triste, ce démagogue de service, grand bavard devant l’Eternel, passe son temps à défendre l’indéfendable, à démentir les évidences et à tordre le coup à la vérité. Car il n’y a pas plus fort que lui dans l’art de couper un cheveu en quatre. De créer des écrans de fumée. De faire diversion. Bref de mentir vrai...
C’est à croire que M. Dilou est chargé de faire passer les bêtises des membres du gouvernement Hamadi Jebali pour des exemples de bonne gouvernance, mais pas seulement, puisqu’il lui arrive souvent de défendre les errements et les ratés du parti islamiste Ennahdha.
Quant aux droits de l’homme, dont M. Dilou, a la charge, il suffit de lire les récents communiqués de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, d’Amnesty International ou de la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh), relatifs à la Tunisie, pour se rendre compte qu’ils se portent aussi mal qu’au bon vieux temps de Ben Ali, avec les agressions perpétrées régulièrement contre les opposants, les atteintes à la liberté de la presse ou encore le retour de la torture dans les postes de police. Rien de nouveau en somme sous le ciel bleu de Tunisie…
Quant à l’autre question dont M. Dilou a la charge, la justice transitionnelle, elle n’a pas bougé d’un iota depuis bientôt dix mois. Car ce dernier semble avoir pour mission non pas de la mettre en œuvre mais plutôt de la bloquer… De manière à laisser le temps à ses camarades d’Ennahdha de faire chanter tout le monde, et surtout les personnes liées à l’ancien régime (journalistes, hommes d’affaires, juges, hauts fonctionnaires, hommes politiques, etc.). La formule est d’ailleurs toute trouvée : l’allégeance au parti Ennahdha contre l’impunité.
Et si Samir Dilou était simplement un leurre, un masque, un doux mensonge…
I. B.