Tunisie. Les manifestants de Gabès dans le viseur du ministère de la JusticeLe procureur de la république de Gabès a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les actes de vandalisme survenus la semaine dernière dans cette ville industrielle située sur le littoral sud-est.

Selon un communiqué du ministère de la Justice, publié mardi, cette enquête a été ordonnée suite à des rapports écrits relatifs à une réunion consacrée aux «moyens de raviver les tensions sociales à Gabès» et à «la distribution de sommes d’argents à des jeunes pour les inciter à saccager des locaux commerciaux et des sièges d’institutions publiques».

Le communiqué ne donne pas plus de précisions sur l’identité ou l’appartenance des «comploteurs», mais il laisse entendre que les récentes manifestations à Gabès pour exiger des emplois et des projets de développement ne sont pas spontanées mais provoquées par une partie malintentionnée.

Selon l’agence Tap, des jeunes de la ville de Gabès se proclamant «Jeunesse indépendante» ont organisé, lundi après-midi, un rassemblement de protestation pacifique, sur la place Aïn Essalam, contre le chômage et la pollution, deux phénomènes qui gangrènent la ville.

Les protestataires, qui contestent les résultats du concours organisé par le Groupe chimique tunisien (Gct) pour le recrutement de nouveaux agents, ont scandé des slogans appelant à trouver des solutions adaptées, afin d’éviter à la ville de Gabès le fléau de la pollution et du chômage.

Ils ont appelé les différentes entreprises dans la zone industrielle à recruter davantage d’employés et de porter à 2.000 le nombre des recrutements à le Gct.

La création d’une faculté de médecine et d’un hôpital universitaire dans la région figurent aussi au nombre de leurs revendications.

Au cours de ce rassemblement, les jeunes ont critiqué «l’usage outrancier du gaz lacrymogène par certains agents de sécurité, ainsi que leurs propos offensantes à l’égard des habitants», durant les mouvements de protestation précédents. Ils ont demandé au ministère de l’Intérieur de «présenter des excuses et de poursuivre en justice ceux qui sont impliqués».

Les jeunes ont, d'autre part, nié appartenir à n'importe quel mouvement politique, rejetant les accusations de politisation de leur mouvement lancé par quelques responsables du gouvernement.

I. B.