Quelque 2000 personnes se sont rassemblées aujourd’hui devant la municipalité de Sfax pour protester contre l’installation par le gouverneur d’une nouvelle délégation spéciale estampillée nahdhaouie.
Les délégations spéciales remplacent les conseils municipaux dissous au lendemain de la chute de l’ancien régime.
Depuis 9 heures du matin, des citoyens, des syndicalistes et des représentants d’associations se sont mobilisés pour obliger le gouverneur à revenir sur sa décision d’installer une nouvelle équipe municipale composée de personnes proches du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir).
Selon Dr Mohamed Aloulou, membre de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh) et ancien ministre, il est hors de question de céder la place à des gens qui roulent pour un parti, quitte à faire un sit-in. «Il s’est avéré aujourd’hui que ces gens-là cherchent à avoir la mainmise sur les institutions du pays et ils ont tout un plan pour les prochaines élections. Ils veulent accaparer par tout moyen le pouvoir et n’ont rien compris aux principes de la démocratie», a-t-il dit à Kapitalis.
Selon encore notre source, l’équipe qui a été choisie au lendemain de la révolution, est compétente et n’est surtout pas politisée. Elle traverse certes par des difficultés financières dues à l’hostilité du ministère de l’Intérieur, qui lui met des obstacles et l’empêche d’honorer tous ses engagements.
«Le gouvernement va apporter certainement des aides financières à la nouvelle équipe qui manque d’impartialité et de compétence. Et il espère ainsi démonter aux habitants qu’elle est meilleure que la précédente. Mais les citoyens ont compris le jeu et ils vont continuer le combat même s’il faut observer un sit-in afin que le gouvernement n’arrive pas à ses fins qui sont contraires à la démocratie», a expliqué M. Aloulou.
La police a pu disperser la foule rassemblée devant le siège de la municipalité à coups de bombes lacrymogènes. Mais les protestataires menacent d’organiser un sit-in ouvert.
Z. A.