Tunisie. Seconde nuit chaude en perspective à Douar HicherDes militants salafistes jihadistes disent se préparer à de nouveaux affrontements, mercredi soir, à Douar Hicher, près de Manouba, où l'un des leurs est mort la veille dans des affrontements avec la police.

Des dizaines de militants islamistes, certains armés de couteaux, étaient rassemblés mercredi à Douar Hicher, théâtre de violences la veille, et aucun dispositif de sécurité n'y était visible, affirme l'agence.

Cette foule était rassemblée à la mi-journée aux abords de la mosquée Ennour du quartier de Douar Hicher de la Manouba près de laquelle les affrontements ont eu lieu mardi soir faisant un mort dans les rangs des salafistes présumés et deux blessés parmi les policiers, selon le bilan officiel.

Aucun dispositif de sécurité particulier n'y était visible, alors que le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, avait affirmé plus tôt que d'importants renforts policiers et militaires avaient été déployés.

Par ailleurs, des militants islamistes ont assuré à l'Afp sous couvert de l'anonymat se préparer à de nouveaux affrontements. «On ne va pas laisser le meurtre d'hier sans réaction», a affirmé l'un d'entre eux.

Un autre, âgé d'une vingtaine d'année, a reconnu que les violences de mardi avaient été déclenchées par l'interpellation de plusieurs salafistes, tout en estimant que «ce n'est pas une raison de tirer dans la tête d'un Tunisien».

Des militants salafistes jihadistes présumés ont attaqué mardi soir deux postes de la garde nationale après l'arrestation de l'un des leurs soupçonné d'avoir blessé samedi soir un agent des forces de l'ordre, selon le ministère de l'Intéieur.

Le poste de Khalid Ibn El Walid, où la victime a été tué mardi soir, était fermé mercredi midi. Deux voitures des forces de l'ordre y était garées.

L'un des agents présents a expliqué qu'un juge d'instruction était attendu dans la journée dans le cadre de l'enquête sur les évènements de mardi.
Une source policière, interrogée par l'Afp, a évoqué un second mort, mais M. Tarrouche a démenti cette information.

Ces violences sont les plus graves affrontements impliquant la mouvance salafiste depuis l'attaque le 14 septembre dernier de l'ambassade des Etats-Unis.

Le gouvernement, dominé par le parti islamiste Ennahda, est accusé par l'opposition de faire preuve de laxisme face aux salafistes jihadistes, une branche rigoriste de l'islam sunnite responsable de nombreux coups d'éclats, certains sanglants, depuis la révolution de 2011.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a pour sa part assuré que les forces de sécurité utiliseront «tous les outils permis par la loi» en cas de nouvelles violences, laissant entendre que des balles réelles seront utilisées en cas d'affrontements.

Après l'attaque de l'ambassade américaine par des militants de ces groupuscules (quatre morts parmi les assaillants), les autorités ont assuré être déterminées à lutter contre les militants violents de cette mouvance.

Source : Afp.