La pauvreté crée «un climat propice au développement du crime organisé et à l'émergence de mouvements islamistes extrémistes qui menacent la sécurité et la stabilité dans la région».

 C'est ce qu'a déclaré Abdelkerim Zbidi, ministre de la défense, à l'ouverture de la 30e session de l'Institut de défense nationale (Idn), mardi, portant sur thème: «Menaces et défis imposés par les changements politiques et sécuritaires au niveau national et régional et les moyens d'y faire face, à la lumière de la situation géopolitique dans la rive sud de la Méditerranée et l'arc sahélien.

Les écarts de développement Nord- Sud

M. Zbidi, a fait savoir que le choix de ce thème s'intègre dans la phase de transition où «les préoccupations de la Tunisie post-révolution dépassent ses frontières», ajoutant que la sécurité, la stabilité et le progrès dans la région méditerranéenne et africaine font partie des centres d'intérêt de la Tunisie.

L'espace méditerranéen et africain, a-t-il dit, compte parmi les zones sensibles dans le monde «en raison de l'absence de complémentarité économique et de coopération réelle».

Cette situation a, selon le ministre, limité la croissance économique et creusé le fossé entre les pays des rives Nord et sud de la Méditerranée, ce qui est aussi vrai pour les pays d'Afrique.

M. Zbidi a, également, évoqué les défis auxquels est confrontée la région méditerranéenne, notamment, «la prolifération de l'extrémisme» et de problèmes liés au développement socio-économique, aux droits de l'Homme, ainsi que le trafic d'armes et de drogues, le crime organisé et l'émigration clandestine», ce qui, selon lui, «menace la sécurité et la stabilité à travers tout le pourtour méditerranéen».

Pour un régime politique fondé sur la bonne gouvernance

S'agissant de l'espace africain, le ministre de la Défense nationale a expliqué que la pauvreté et la marginalisation créent «un climat propice au développement du crime organisé et à l'émergence de mouvements islamistes extrémistes qui menacent la sécurité et la stabilité dans la région». Et d'ajouter: «la réforme de la défense et de la sûreté nécessite un régime politique fondé sur la bonne gouvernance du secteur public».

La session de l'Institut de défense nationale, qui se poursuivra durant une année, verra la participation de 36 stagiaires, notamment des officiers supérieurs, des hauts fonctionnaires de l'Etat et autres cadres.

I. B. (avec Tap).