Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) cherche à évincer les gouvernements légitimes en Afrique du Nord, a estimé, lundi à Tunis, le général Carter F. Ham, commandant général de l'US Africa Command (Africom).
Le commandant des forces américaines en Afrique, le général Carter Ham, a affirmé, lundi, à Tunis, que le meilleur moyen de faire face aux forces extrémistes est de renforcer les dispositifs sécuritaire et militaire dans la zone arabe pour se protéger contre cette menace régionale.
Combattre les forces extrémistes dans la région arabe
S'exprimant lors d'une table ronde avec la presse tunisienne, au siège de l'ambassade américaine à Tunis, le général Ham a indiqué avoir discuté avec ses homologues du ministère de la Défense nationale de la question de la sécurité des zones frontalières et des moyens de combattre les forces extrémistes dans la région arabe, notamment l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Il a, dans ce cadre, démenti que la Tunisie ait demandé une intervention militaire américaine pour sécuriser ses frontières contre le trafic d'armes et l'infiltration des personnes. Il a, en outre, souligné que son gouvernement est disposé à apporter l'appui nécessaire à la Tunisie dans ce domaine si elle le demande.
Le responsable militaire a qualifié la coopération sécuritaire entre la Tunisie et les Etats-Unis de très ancienne, précisant qu'elle porte, notamment, sur l'armement, l'organisation de sessions de formation et la contribution à des projets civils.
S'agissant de l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, de l'assassinat de l'ambassadeur américain à Benghazi et du rapport entre ces deux incidents avec le renforcement de la présence militaire américaine en Méditerranée, le général Ham n'a pas confirmé, ni nié l'information.
Juger les auteurs de l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis
Il a en revanche souligné que la protection des ambassades étrangères est la responsabilité des pays qui les accueillent et que les investigations sont en cours dans les deux pays afin de présenter les responsables devant la justice.
Il a noté que l'existence d'Al Qaïda dans la région arabe est aujourd'hui une évidence, notamment l'Aqmi qui cherche à évincer les gouvernements légitimes de la région.
Eradiquer l'extrémisme ne nécessite pas uniquement une intervention militaire, a-t-il soutenu, affirmant qu'il exige principalement de traiter les causes de ce phénomène, promouvoir l'éducation, développer l'économie et consolider la bonne gouvernance.
Evoquant l'éventualité d'une intervention américaine au Mali, le général Ham a déclaré que la situation n'est pas suffisamment claire dans ce pays, soulignant que le plus important, actuellement, est de réinstaller un gouvernement constitutionnel.
La visite du général Ham en Tunisie s'inscrit dans le cadre des commémorations en l'honneur des soldats américains morts pendant la seconde guerre mondiale et enterrés en Tunisie. Elle comprend, également, plusieurs rencontres avec des responsables tunisiens.
Le général Carter F. Ham, commandant général de l'US Africa Command (Africom), a occupé plusieurs postes de commandement militaire dans des pays arabes et africains, notamment en Irak.
I. B. (avec Tap).