«Ma qualité en tant que responsable exige que je fasse pression sur les constituants qui tardent à rédiger la constitution», a déclaré à Reuters le chef du gouvernement Hamadi Jebali.
M. Jebali a ajouté à l'agence qu'il est inquiet par ce retard et que les élus, au lieu de se dépêcher et avancer dans la rédaction du destour, donnent plus d'importance et de temps aux problèmes secondaires.
M. Jebali semble très en colère car il ne trouve pas les mots qu'il faut pour répondre aux investisseurs, partenaires et autres partenaires de la Tunisie. «Tous disent qu'il n'y a pas une vision claire de la transition et ils attendent la constitution et les élections prochaines avant de s'engager. En tant que chef du gouvernement, il est de mon devoir de faire pression sur l'Assemblée nationale constituante et assurer la transition vers la démocratie sinon notre révolution est menacée», a-t-il souligné.
Le ras-le-bol de M. Jebali contre l'Anc l'honore. Reste que les députés de son parti, Ennahdha, y sont majoritaires et on ne voit pas ce qui les empêche d'accélérer le processus.
Sur un autre plan, M. Jebali doit son poste de chef de gouvernement à cette même Anc, à laquelle il croit être en droit de demander aujourd'hui des comptes!
«Qui t'a fait roi?», pourrait lui rétorquer Mustapaha Ben Jaâfar, le président de l'Anc. Mais nous pouvons parier qu'il ne le fera pas. Car, lui, il doit son poste à Ennahdha. Paradoxe d'une transition qui boîte dangereusement...
Z. A.