Un membre du parti salafiste Al-Assala a affirmé, vendredi, que «l'oppression exercée par Ennahdha contre le courant salafiste accélèrera la fronde de ses jeunes et fera de la Tunisie une terre de jihad».
Au cours d'une conférence de presse, vendredi à Tunis, le secrétaire général du parti salafiste Al-Assala, Mouldi Ali Moujahed, a accusé Ennahdha de vouloir «monopoliser» la scène politique «comme le faisait le Rcd dissous».
Ennahdha au service des Etats-Unis
M. Moujahed, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse vendredi à Tunis, a considéré l'interdiction, par le ministère de l'Intérieur, de la participation de plusieurs cheikhs prédicateurs d'Arabie Saoudite et du Maroc à son congrès général, comme une manœuvre d'Ennahdha visant à porter préjudice au courant salafiste.
M. Moujahed a également accusé le parti islamiste au pouvoir de vouloir «détruire les bases de la pensée zitounienne juste» (par allusion à la mosquée Zitouna de Tunis) et ce «pour exécuter les instructions des Etats-Unis et de l'Occident en général».
Le leader salafiste a, par ailleurs, appelé à «appliquer la loi de Dieu», affirmant dans ce sens que «nous avons une constitution islamique déjà prête» et qui «nous fera gagner tout ce temps où se démènent les élus de l'Assemblée constituante», par allusion au Coran, considéré comme la base de la «chariâ» (loi islamique).
La Tunisie pourrait devenir terre de Jihad
«L'oppression exercée par Ennahdha contre le courant salafiste accélèrera la fronde de ses jeunes et fera de la Tunisie une terre de jihad», a, pour sa part, prévenu Naoufel Ibrahim, membre du bureau exécutif du parti.
Le parti Al-Assala devait tenir, vendredi, son congrès général, mais ses dirigeants ont décidé de donner une conférence de presse pour expliquer les raisons de l'absence de leurs invités étrangers.
Les cheikhs prédicateurs interdits de participer au congrès du parti sont les Saoudiens Abderrahim Selmi, Nasser Hanini et Ahmed Gaïdi, et le marocain Hassan Kattani.
Ce dernier avait été empêché, en mai dernier, de pénétrer dans le territoire tunisien à son arrivée à l'aéroport de Tunis-Carthage avec un autre prédicateur salafiste marocain, Omar Haddouchi. Les deux hommes sont soupçonnés d'être des membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ils ont été jugés pour complicité dans les attentats de Casablanca en 2003.
I. B. (avec Tap).