Un petit groupe de citoyens a demandé à Lobna Jeribi, élue d'Ettakatol, au cours d'une rencontre au Kram, dans la banlieue nord de Tunis, d'empêcher les représentants de Nida Tounes de siéger dans l'Assemblée nationale constituante (Anc).
«Vous êtes membre de l'Assemblée et vous devriez vous dépêcher pour punir Béji Caïd Essebsi et Khemaies Ksila, ainsi que les hommes d'affaires corrompus qui financent Nida Tounes, surtout Kamel Eltaïef», ont dit ces citoyens dont on imagine l'appartenance politique.
Dans la salle, où on l'a accroché des bannières noires imprimées de versets coraniques et écrit sur le mur les noms des martyrs du Kram, tombés lors de la révolution, les présents (dont le nombre ne dépasse pas les doigts des deux main) n'ont cessé d'accuser Nida Tounes d'être aux commandes de la contrerévolution.
Lobna Jeribi a donné raison à ses invités mais faute de loi dans le règlement intérieur, il est, selon elle, difficile de rejeter le nouveau bloc de Nida Tounes.
Selon l'un des présents, Khemaïes Ksila a été élu au nom d'Ettakatol et il doit être remplacé par un autre du même parti et «il n'a aucun droit de garder un siège à l'Anc».
«Il y a plusieurs failles dans le règlement intérieur, et moi-même j'ai été agressée verbalement mais, en l'absence d'une loi, je n'ai pas eu gain de cause», a répondu Mme Jeribi.
La semaine dernière, cette même députée s'est permise de tricher en votant à la place de deux autres de ses collègues. Et, en l'absence de lois, elle n'a été ni sanctionnée par l'Anc ni par le parti Ettakatol qu'elle représente. Elle n'a pas démissionné non plus...
Z. A.