Le gouverneur nahdhaoui de Siliana reproche aux manifestants, qui exigeaient son départ, d'avoir utilisé des pierres «importées». Ils auraient peut-être dû utiliser les pierres de la région! 

 «Les pierres jetées par les manifestants sont importées, je dis bien importées. Ce ne sont pas les pierres de Siliana... et il n'y a pas eu de coupure d'électricité...», a déclaré, mardi soir sur Watania 2, Ahmed Ezzine Mahjoubi, le gouverneur nahdhaoui de Siliana, lors de son intervention par téléphone à propos des affrontements entre les forces de l'ordre et les habitants de la région, qui ont fait plusieurs blessés dont certains dans un état grave.

Le gouverneur, dont la population exige le départ, a précisé qu'il n'est pas de son rôle de libérer les prisonniers et qu'il va continuer sa mission à la tête du gouvernorat de Siliana.

«Je suis nommé par un gouvernement légitime et je vais continuer ma mission... et ce il n'est pas dans mon rôle, en tant que gouverneur, de faire libérer les prisonniers. On me demande aussi de résoudre le problème du chômage, ce n'est pas possible, ceci est un problème national», a-t-il précisé. Et de poursuivre: «J'ai lancé plusieurs appels à l'Union régionale du travail pour que l'on puisse discuter ensemble de la situation dans la région, mais en vain».

Ahmed Ezzine Mahjoubi a nié, dans la même intervention, qu'il y ait eu une coupure d'électricité à Siliana, dans la nuit du mardi à mercredi, et des attaques nocturnes des domiciles de certains manifestants. Au contraire, a-t-il tenu à préciser, les agents de la municipalité se sont dépêchés pour nettoyer les rues jonchées de «pierres importées, je dis bien importées et non des pierres de Siliana».

Il ne s'agit pas là d'une boutade. Ce sont les mots du haut responsable. Faut-il en rire ou en pleurer?

Z. A.