Tunisie : Le prédicateur wahhabite Bechir Ben Hassen part en guerre contre l’opposition«L'opposition paie même de l'argent pour incendier le pays et elle est plus dangereuse que Ben Ali. Si elle en avait seulement la possibilité, elle aurait déjà commis un génocide à Siliana et nous éliminer tous», a lancé, dans son prêche du vendredi, Bechir Ben Hassen.

Le prédicateur wahhabite, qui parlait hier, lors de la grande prière du vendredi, a appelé les fidèles présents à la mosquée à «faire face à l'opposition qui est, selon lui, constituée de traitres et de sbires de Ben Ali et du régime qui l'a précédé, mais sous une autre étiquette».

«Si cette opposition va continuer à ce rythme, rien que pour avoir le pouvoir, elle va noyer le peuple dans la discorde. Musulmans! Des partis, des individus et autres ont échoué à renverser le pouvoir le 23 octobre, alors ils cherchent aujourd'hui à tirer profit des évènements et à instrumentaliser la misère des habitants de Siliana en essayant de jouer une autre carte... Mais les masques sont tombés», a martelé l'imam qui a été reçu récemment en grandes pompes au Palais de Carthage par le président de la république provisoire et qui a été chargé par le gouvernement d'assurer des cours religieux dans les prisons.

L'imam salafiste wahhabite a appelé aussi à ne jamais croire ces gens de l'opposition, qui sont, selon lui, soit de l'extrême gauche soit des individus portant un autre masque, alors qu'en vérité, ils sont «des partisans des deux anciens régimes ayant duré ensemble plus de 5 décennies et qui cherchent aujourd'hui à nous éliminer».

Faisant allusion au députés Iyad Dahmani, du Parti républicain, qui observe, depuis trois jours, une grève de la faim pour protester contre les violences policières contre les population de Siliana, le prédicateur a ajouté : «Leurs larmes sont des larmes de crocodile. Il ne faut jamais les croire. Ils font tout aujourd'hui pour embraser le pays et réveiller la discorde. L'opposition cherche à brûler le pays et elle ose entonner l'hymne national, qui dit qu'aucun traitre à la Tunisie ne survivra. Qu'ils ne survivent pas, car ils sont des traitres, sinon ils se seraient comportés autrement pour aider le gouvernement et non pour inciter au soulèvement».

Z. A.