Après ses dernières déclarations suite aux évènements de Siliana, Moncef Marzouki risquera-t-il de perdre son «job»? Ses «employeurs» nahdhaouis y pensent sérieusement.
«Nous sommes, au sein de la troïka, en train de penser sérieusement à la question et prêts à réviser toute la structure du pouvoir. Il va y avoir bientôt un remaniement. Et nul n'est sacré. Le remaniement touchera tout le monde. Cela va du secrétaire d'Etat à la présidence de la république», a notamment déclaré, sur Nessma TV, le ministre de la Santé Abdellatif El-Mekki.
La «menace», à peine voilée, est adressée au président de la république provisoire, Moncef Marzouki, dont les critiques du bilan du gouvernement sont devenues insupportables pour le parti islamiste Ennahda, qui domine ce gouvernement.
Ces mêmes «menaces» ont aussi été lancées, mais sur le mode ironique, par le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, qui a déclaré, hier, lors de sa visite, hier, à Zarzis, en réponse à une question sur les propositions de M. Marzouki concernant la constitution d'un gouvernement restreint de technocrates: «Pourquoi pas, nous prenons au sérieux les propositions du président de la république et nous allons penser au remaniement».
M. Marzouki avait appelé, la veille, à la constitution d'un gouvernement restreint constitué de compétences indépendantes pour sauver la situation au pays. Il a également demandé à ce que les prochaines élections soient organisées avant les vacances d'été 2013.
S'il va y a avoir un changement du président de la république, le prochain locataire provisoire du palais de Carthage, pourrait bien être, selon des rumeurs de salon, l'actuel président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), Mustapha Ben Jaâfar.
La complaisance de ce dernier à l'égard d'Ennahdha et son silence complice face à tous les abus de ce parti valent bien une «récompense».
Ce serait une bien triste fin de carrière pour ce grand démocrate, devenu le serviteur zélé d'une dictature en gestation.
Z. A.