L'accusation portée contre Nida Tounes de distribuer de l'argent à Siliana pour fomenter la discorde et les tensions «ne tient pas la route», ont indiqué les dirigeants du parti de l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
Cette accusation avait été portée, dans certains médias, par des membres de la «troïka» la coalition au pouvoir, et notamment des dirigeants du parti islamiste Ennahdha et du Congrès pour la République (CpR).
Les revendications légitimes des habitants de Siliana
«Les protestataires contre la marginalisation se comptent par milliers à Siliana», ont noté les dirigeants de Nida Tounes, au cours d'une conférence de presse, samedi, à l'issue d'un meeting populaire à Sousse, présidée par le secrétaire général du parti, et ex-ministre de l'Education, Taïeb Baccouche.
Selon les dirigeants du parti présents à Sousse, Lazhar Akermi, Mondher Belhaj Ali et Hédi Ghodhbani, «les citoyens sont sortis dans la rue à Siliana pour revendiquer leurs droits légitimes à un développement équitable et au limogeage du gouverneur».
Evoquant les évènements «douloureux» de Siliana, lors de son intervention au cours du meeting, Taïeb Baccouche a mis en garde, pour sa part, la coalition au pouvoir contre «la poursuite de l'oppression sauvage de la population locale». Selon lui, les accusations portées contre Nida Tounes de distribuer de l'argent à Siliana visent à «inciter au chaos» et à «minimiser le soulèvement populaire dans la région».
M. Baccouche a par ailleurs indiqué que Nida Tounes est fermement opposé au projet de loi pour la «protection de la révolution» soumis à l'Assemblée nationale constituante (Anc). «Nida Tounes rejette cette loi, sur le fond et sur la forme, parce qu'elle ne se base sur aucune légitimité légale, éthique ou politique», a-t-il dit.
Un projet de loi pour occuper l'opinion publique
M. Baccouche a appelé les partisans de son parti à «s'opposer avec ténacité à ce projet de loi» qui vise, a-t-il prévenu, à «occuper l'opinion publique et les médias avec des questions marginales, et à induire l'Assemblée constituante dans des conflits de nature à désintéresser les citoyens de l'action politique».
Commentant l'allocution du président de la république provisoire Moncef Marzouki, prononcée vendredi, M. Baccouche a estimé qu'il s'agit d'«un pas en avant» qui annonce «le retour de la conscience», et une confirmation de la justesse des propositions présentées par Nida Tounes sur l'impératif d'instaurer un consens national dans le processus de transition démocratique.
«Nous espérons que les propos du président de la république soient concrétisés rapidement par un remaniement ministériel ''radical'' et par la formation d'un mini-gouvernement consensuel qui comporte des compétences indépendantes, notamment à la tête des ministères de souveraineté», a-t-il indiqué.
I. B. (avec Tap).