Les Tunisiens de France et leurs amis dénoncent les attaques contre les membres du bureau exécutif du syndicat Ugtt par les milices des comités «de protection de la révolution» proches du pouvoir.
Ils ont appelé à un rassemblement contre la répression en Tunisie, ce soir, à 18h30, à la Fontaine des Innocents, à Paris. Nous reproduisons, ici, le communiqué publié, par les deux associations organisatrices du rassemblement : Ftcr et l'Utit.
«Aujourd'hui, 4 décembre 2012, vers 13 heures, plusieurs centaines de miliciens appartenant aux comités dit ''de protection de la révolution'' proche du pouvoir ont attaqué le siège centrale du syndicat Union générale tunisienne du travail (Ugtt), qui se trouve place Mohamed Ali à Tunis. Ils ont blessé deux secrétaires généraux adjoints Hfaiedh Hfaiedh et Samir Cheffi, qui étaient présents dans le bureau du camarade Houcine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt. Des dizaines autres cadres et membres de l'Ugtt ont aussi été blessés par les miliciens, qui étaient armés de couteaux, de pierres et des bombes lacrymogènes. Les syndicalistes ont pu repousser les miliciens.
Il s'agit d'une nouvelle attaque de ces milices fascistes et proches du parti au pouvoir. Ils ont déjà attaqué plusieurs locaux dans différentes villes du pays en toute tranquillité et sont responsable de centaines d'agressions contre des syndicalistes et des militants démocrates. Ils ont aussi lynché jusqu'à la mort un opposant à Tataouine dans le sud. Le gouvernement et les ministères de l'Intérieur et de la justice laissent ces hordes fascistes agir en complète impunité.
Cette nouvelle escalade dans la violence plonge encore plus la Tunisie dans l'insécurité et la violence.
Les Tunisiens vivant en France et leurs amis appellent à la mobilisation générale contre ces hordes fascistes et contre leurs complices où qu'ils soient et expriment leur entière solidarité avec l'Ugtt. Ils saluent le rôle important de l'Ugtt dans la défense des revendications des travailleurs ainsi que son attachement à la démocratie et aux valeurs de tolérance et de libertés. Nous saluons aussi l'initiative nationale prise par l'Ugtt pour sortir le pays du blocage institutionnel.
Devant les attaques de plus en plus violentes de ces milices, nous exigeons la dissolution immédiate des comités «de protection de la révolution», ainsi que le jugement de ces criminels qui veulent instaurer un régime fasciste.
Nous appelons à créer un large front démocratique pour la défense des libertés et des valeurs de tolérance et de démocratie.
Vive l'Ugtt et sa lutte pour la démocratie et les libertés
A bas les milices fascistes des comités «pour la protection de la révolution» et dissolution immédiate
Le gouvernement doit protéger les libertés et les syndicalistes non les milices».
Paris le 4 décembre 2012
Photo d'illustration: archives.