La célébration, la vraie, du 60e anniversaire de l'assassinat de Farhat Hached s'est déroulée ce matin, à la maison du leader, en l'absence des représentants du pouvoir.
C'est, à n'en plus douter, le signe d'une rupture entre le pouvoir dominé par le parti islamiste Ennahdha, d'un côté, et la centrale syndicale et la société civile, de l'autre.
Cette rupture est la conséquence de l'attaque menée, hier, par les pseudo-comités de protection de la révolution, proches du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), contre le siège de la centrale syndicale, faisant plusieurs blessés parmi les dirigeants syndicaux. Acte barbare qui n'a été dénoncé que par un seul parti de la «troïka» au pouvoir (Ettakatol), les deux autres (Ennahdha et Congrès pour la république) se rendant davantage complices par des justifications oiseuses.
Conséquence : les trois présidents provisoires (de la république, du gouvernement et de l'Assemblée nationale constituante), Moncef Marzouki, Hamadi Jebali et Mustapha Ben Jaafar, accompagnés d'autres membres du gouvernement, ont rendu hommage, ce matin, au fondateur de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), assassiné en 1952 par une organisation terroriste coloniale française, à son mausolée à la Kasbah, en l'absence fort remarquée de la famille Hached et des dirigeants de la centrale.
La vraie cérémonie s'est déroulée en milieu de matinée dans la maison de Farhat Hached à Montfleury où s'étaient réunis, avec la famille Hached, notamment son fils aîné, Noureddine Hached, ancien ministre des Affaires sociales sous Habib Bourguiba, les membres du bureau exécutif de l'Ugtt, et à leur tête, le secrétaire général Houcine Abassi. Son prédécesseur Abdessalem Jerad était également présent, ainsi que plusieurs dirigeants politiques et représentants de la société civile, notamment Issam Chebbi (Parti républicain), Ahmed Brahim (La Voie démocratique et sociale), Taïeb Baccouche (Nida Tounes), par ailleurs ancien secrétaire général de l'Ugtt, Chokri Belaïd et Hamma Hammami (Front populaire), Me Abdessattar Moussa (Ligue tunisienne des droits de l'homme), Me Chawki Tabib (Conseil de l'ordre des avocats tunisiens), Zouhaier Makhlouf (Amnesty International), et beaucoup d'autres personnalités.
I. B.