Samir Dilou préfère garder de la distance et ne pas se prononcer sur les déclarations de Rached Ghannouchi. Qui s'en est pris ouvertement à l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt).
Après avoir discuté, 9 heures durant et entendu les déclarations de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, lors d'une conférence de presse, mercredi, Houcine Abbassi, président de l'Ugtt, a annoncé la grève générale le 13 décembre. Il s'agit de la 3ème grève du genre dans l'histoire du pays.
A cette décision, certains membres du gouvernement ont réagi assez violemment comme le secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, hier soir sur Nessma TV.
D'autres, comme Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement, ont préféré tenir un discours de raison et beaucoup plus sage, en prenant de la distance avec leur parti, Ennahdha en l'occurrence, agir en tant que membres de gouvernement.
Invité dans la matinale de Shems FM, Samir Dilou a déclaré que le gouvernement n'est pas en conflit avec l'Ugtt. «Au contraire, on a de bonnes relations, mais aller jusqu'à faire la grève générale, cela va entraver encore l'économie du pays», a déclaré le ministre.
Interrogé à propos des déclarations partiales du chef de son parti, M. Dilou a préféré ne pas donner son avis en précisant que seule la justice peut trancher en ce qui concerne l'attaque du siège del'Ugtt, mardi, par des éléments des soi-disant «ligues de protection de la révolution», proches d'Ennahdha.
«Chaque partie doit assumer sa responsabilité et c'est la justice qui dira son dernier mot», a dit M. Dilou, qui a notamment relevé que «la centrale syndicale s'est précipitée en annonçant cette grève et le bureau aurait discuté davantage avec le gouvernement qui n'est en conflit avec personne, avant de prendre telle décision». M. Dilou a rappelé que la grève de 1978 n'a rien à voir avec celle annoncée pour le 13 décembre, car le gouvernement et l'Ugtt coordonnent ensemble dans plusieurs questions. «La meilleure preuve, c'est la signature de l'accord sur l'augmentation des salaires le même jour de l'attaque».
M. Dilou n'a pas nié qu'il y a eu des provocations surtout en cette période marquée par beaucoup de tension entre diverses parties.
Z. A.