Tunisie : «L'Ugtt joue avec le feu», estime le leader islamiste Ridha BelhajLes déclarations de Rached Ghannouchi, hier, contre l'Ugtt ont suscité des critiques, mais aussi l'approbation de ses partisans islamistes, dont Ridha Belhaj, président du parti Ettahrir, qui accuse la centrale syndicale de jouer avec le feu.

 

Interrogé sur les ondes de Mosaïque FM, M. Belhaj s'est attaqué à la centrale syndicale l'accusant d'avoir été un allié privilégié de Ben Ali, à l'exception de certaines directions dans les régions.

«Ce que fait aujourd'hui l'Union générale tunisienne de Travail (Ugtt) est indigne. Il est clair que ses membres sont en train de faire de la politique et ce n'est pas leur rôle. Ils étaient déjà bien impliqués avec l'ancien régime, sinon où ils étaient passés entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, pour ne pas faire grève générale... J'estime que l'Ugtt a franchi la ligne rouge et qu'elle est en train de jouer avec le feu et l'opinion publique en est convaincue», a dit M. Belhaj.

Le leader d'Ettahrir, parti islamiste radical qui appelle à l'instauration de la chariâ et du califat et rejette la démocratie représentative, a notamment appelé «à des sanctions contre l'Ugtt. Je dis bien, individuellement et non en tant qu'institution. Il faut que ses membres, qui avaient frayé avec l'ancien régime, comparaissent devant les tribunaux et qu'on en finisse pour passer à autre chose», a-t-il rappelé.

M. Belhaj, qui n'est pas à une contradiction près, aussi condamné «les violences et l'attaque de l'Ugtt», estimant que l'organisation est «en droit de se défendre mais pas en décidant la grève générale».

Z. A.