Tunisie : L'Ugtt accuse indirectement Ennahdha de l'attaque de mardiL'agression des syndicalistes, mardi, place Mohamed Ali, a été commanditée par «des parties au pouvoir» a indiqué, mercredi, Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt).

 

M. Abassi, qui parlait à l'ouverture de la réunion extraordinaire de la commission administrative, a estimé que «les milices» auteurs de cette agression sont «manipulées par des parties au pouvoir qui leur assurent également l'impunité».

Ennahdha et «ses» ligues

Le responsable syndical faisait ici allusion au parti islamiste Ennahdha, dont les «ligues de protection de la révolution», auteurs de l'agression, sont proches.

Il a, d'ailleurs, dénoncé les déclarations d'un responsable du mouvement Ennahdha (le président du mouvement islamiste Rached Ghannouchi, Ndlr) qui a appelé au «nettoyage des locaux de l'Ugtt des armes qui s'y trouvent», avant de critiquer la lenteur de l'intervention des forces de l'ordre lors des incidents du mardi, alors qu'il avait lui-même informé le ministre de l'Intérieur Ali Lârayedh de la gravité de la situation.

Evoquant la décision de l'Ugtt de boycotter la cérémonie officielle de commémoration de l'assassinat du leader syndicaliste et fondateur de l'Ugtt, Farhat Hached, M. Abassi a indiqué que ce geste marque «un manque de confiance de la part de l'Ugtt à l'égard du gouvernement».

L'Ugtt ne sera soumis à aucune force

«Certaines parties au pouvoir ignorent l'histoire de l'Ugtt et ne connaissent pas bien l'histoire du pays», a accusé M. Abassi ajoutant que «l'Ugtt est un rempart imprenable qui ne sera soumis à aucune force».

«Nous ne craignons aucune partie qui cherche à porter atteinte au prestige de l'Ugtt et nous poursuivrons la lutte pour défendre les intérêts de la classe ouvrière et du pays», a encore clamé M. Abassi. «L'Ugtt qui a soutenu la révolution à tous les niveaux sortira encore plus forte parce qu'elle est profondément ancrée dans le peuple tunisien», a-t-il souligné.

«Nous ne sommes les rivaux politiques d'aucune partie et nous ne cherchons pas à accéder au pouvoir», a-t-il dit, affirmant que l'Ugtt est intervenue pour donner son avis sur certaines questions pour sauver les entreprises et trouver une solution à la fuite de l'investissement citant, à ce propos, le projet d'une conférence nationale qui se tiendra en janvier prochain à l'initiative de l'Ugtt et de l'Utica ciblant des investisseurs français.

I. B. (avec Tap).