Tunisie : Rached Ghannouchi agite le spectre d’un putsch militaireAlors que les voix s'élèvent pour demander à Ennahdha de calmer le jeu et de mettre fin à ses attaques contre la centrale syndicale, le président du parti islamiste continue de jeter de l'huile sur le feu.

 

Rached Ghannouchi a déclaré, vendredi, sur Express FM, que les «ennemis de la démocratie poussent vers l'anarchie afin de contraindre l'armée à prendre les choses en main dans le pays», agitant ainsi le spectre d'un putsch militaire et exprimant, sans doute, l'une des inquiétudes de son parti.

«L'anarchie pousse à la violence et à la dictature et c'est cet objectif que visent certaines parties», a ajouté M. Ghannouchi, ajoutant qu'«il revient aux Tunisiens de comprendre qu'ils peuvent coexister quelles que soient leurs divergences, et quand toutes les parties évitent la politique d'exacerbation des conflits et des ressentiments».

Quand il parle de «parties», M. Ghannouchi fait sans doute allusion aux opposants d'Ennahdha. Mais quad il parle de violence, il aurait dû préciser laquelle des parties recourt à ce moyen d'intimidation et de musellement de la population, si ce n'est la police sous la conduite du ministre Nahdhaoui Ali Lârayedh et les fameuses sections d'assaut islamistes, ces «comités de protection de la révolution», proches d'Ennahdha et à son service, qui terrorisent et agressent les concitoyens.

I. B.