Notre confrère Zouhaier Makhlouf et l'organisation Amnesty International, ont été renvoyés, aujourd'hui, à l'entrée du palais de Carthage, alors qu'ils y étaient invités pour prendre part à la conférence sur les droits de l'homme.
A l'occasion du 64e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, la présidence de la république a rendu hommage, samedi, aux organisations et personnalités, tunisiennes et étrangères, qui ont milité contre la dictature de Ben Ali. Un trophée appelé «La Tunisie Reconnaissante» leur a été décerné par la même occasion.
Deux absences de marque ont été remarquées, celles de l'organisation Amnesty International et de l'Association des magistrats tunisiens, dont la résistance à la dictature de Ben Ali est connue de tous les Tunisiens... sauf de la présidence de la république.
Mieux ou pire : Zouhaier Makhlouf, le secrétaire général de la section tunisienne d'Amnesty international, et Lotfi Azzouz, le directeur exécutif de cette section, qui étaient officiellement invités à prendre part à la rencontre sur les droits de l'homme, se sont vus indiquer, à l'entrée du palais de Carthage, qu'ils étaient persona non grata.
Zouhair Makhlouf ne comprend pas cette soudaine hostilité de la présidence de la république à son égard et à l'égard d'Amnesty International. Il se souvient juste de l'avoir critiquée, il y a quelques mois, lors d'une rencontre organisée au palais de Carthage avec les blogueurs ayant participé à la révolution.
«J'ai juste dit que sur les 92 blogueurs invités, seuls 2 ont participé à la révolution. Tous les autres n'ont qu'un mérite : ils ont travaillé pour la campagne électorale de Moncef Marzouki», se souvient Zouhair Makhlouf.
Qui a dit que le président de la république provisoire est aussi rancunier qu'un chameau?
I. B.