Tunisie : Ugtt-Ennahdha ou la difficile réconciliation Des interventions de haut niveau ont eu lieu pour que l'Ugtt annule la grève générale du 13 janvier, date de la visite de Hilary Clinton en Tunisie. Houcine Abbassi ne veut rien entendre, car Rached Ghannouchi et ses partisans sont allés très loin dans leurs attaques.

Ni les interventions (comme celle de Ahmed Ben Salah, l'ancien dirigeant de l'Ugtt et ancien ministre sous Bourguiba) ni la visite, vendredi, de Rached Ghannouchi au domicile de la famille de Farhat Hachad avec un bouquet de fleurs, n'ont fait plier la centrale syndicale pour revenir sur la grève générale du 13 décembre.

Les syndicalistes semblent avoir ras-le-bol des agissements successifs des partisans d'Ennahdha, parti au pouvoir. Et l'attaque du siège de la centrale syndicale, mardi dernier, a été la goutte qui a débordé le vase, selon les membres du bureau exécutif de l'Ugtt.

Il est vrai que les propos contre la Centrale syndicale et sa base, tenus par le chef du parti islamiste Rached Ghannouchi, étaient trop crus, injustes et à l'opposé de la réalité. Pire encore, M. Ghannouchi et ses partisans, au lieu de présenter leurs excuses et apaiser les tensions, n'ont pas cessé de défendre à cor et à cri les centaines de leurs partisans qui ont attaqué le siège de l'Ugtt.

Les ministres d'Ennahdha au pouvoir n'ont pas demandé, eux non plus pardon, mais, d'un plateau de télévision à un autre et d'une chaîne de radio à une autre, ils n'ont cessé de faire monter la tension et de légitimer la présence de leurs partisans devant le quartier général de l'Ugtt à la Place Mohamed Ali, où il y a eu des affrontements et des blessés, une première dans l'histoire du pays.

I. B.