Alain Gresh appelle les partis à un «minimum de compromis» sur l’avenir de la TunisieLes partis politiques doivent trouver un compromis autour des grandes questions politiques, économiques et sociales pour l'avenir de la Tunisie, estime Alain Gresh, directeur-adjoint du ''Monde diplomatique''.

Alain Gresh, qui intervenait, samedi, à une rencontre organisée par Al Qotb/Al Massar, a aussi indiqué, que l'absence d'un cadre juridique fixant les règles du jeu politique, en l'occurrence une constitution, a généré un climat d'instabilité politique et sociale en Tunisie.

Réduire les disparités et les inégalités

Selon M. Gresh l'absence de projet économique et de développement clair chez les partis arrivés au pouvoir dans les pays du printemps arabe n'a pas aidé à réduire les disparités et les inégalités sociales, l'une des principales revendications des révolutions de la «karama» (dignité).

«De nouvelles questions liées à l'identité et à la place de la religion ont émergé sur la scène politique ce qui a entravé l'avancement du processus de transition démocratique», a estimé Alain Gresh, soulignant que la population n'acceptera plus jamais une dictature qu'elle soit laïque ou islamique.

M. Gresh a souligné que les partis politiques sont appelés à trouver un minimum de compromis autour des grandes questions politiques, économiques et sociales pour l'avenir de la Tunisie. Il a ajouté que malgré son poids dans la création du printemps arabe, le «tsunami de la jeunesse» n'a pas été traduit au niveau des représentations et instances formées après les révolutions arabes, un constat qui, a t-il dit, a suscité beaucoup d'interrogations dans la presse occidentale qui évoque, aujourd'hui, le «passage d'un printemps arabe à un hiver islamique».

Plusieurs sociologiques et membres du parti Al Qotb ont pris part à cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre des cercles-débats organisés par le parti, et qui ont porté, récemment, sur des sujets liés à la sécurité, à la réforme des médias et à l'emploi.

I. B. (avec Tap).